ARABIE SAOUDITE: LE DESPOTISME ÉCLAIRÉ A DES LIMITES.
Les réclamations de la famille Badawi, canadienne pour le Canada, saoudienne pour le Prince Mohamed Ben Salman, dont deux de ses membres, un frère, et maintenant, une soeur, sont dans les geôles de Ryad, ont été soutenues vigoureusement par le gouvernement canadien, qui reconnait cette famille comme sienne, et en défend les membres.
Mais le concept de double nationalité, et surtout celui de liberté, a des définitions encore incompatibles, de part et d'autre.
Le Prince Mohammed Ben Salman, le Prince héritier, et souverain de fait de l'Arabie Saoudite, a mis en actes, en vue de l'adaptation de la société saoudienne à la fin de la rente pétrolière, des libertés nouvelles pour ses sujets, hommes, mais femmes, également. Il a conscience de l'impréparation de son peuple à ce changement radical. Il veut se rapprocher du modèle occidental, mais sans toucher à l'ordre politique.
Ce sont des libertés octroyées, et le souverain n'est pas prêt à accepter des critiques, des conseils, ou des demandes insistantes, venant de l'étranger.
Il a donc très mal pris les pressions du Gouvernement canadien, demandées par la famille Badawi. L'Ambassadeur du Canada à Ryad a tout simplement été expulsé.
Il est certain que la modernisation de la société saoudienne, dans la perspective d'un fonctionnement autonome de ses membres, exerçant un métier, et vivant de leur revenu, ne pourra esquiver la question de l'autonomie des "sujets". ÇÀ ne pourra que "chauffer" sur ce point. Le souverain ne peut l'ignorer, mais en garder le contrôle est, aussi, pour Lui, une nécessité.
Comme nous avons tout intérêt à ce que ces réformes réussissent, "il" englobe notre discrétion, notre respect de la souveraineté du royaume saoudien.
Sceptique