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Sceptique
6 août 2018

ARABIE SAOUDITE: LE DESPOTISME ÉCLAIRÉ A DES LIMITES.

Les réclamations de la famille Badawi, canadienne pour le Canada, saoudienne pour le Prince Mohamed Ben Salman, dont deux de ses membres, un frère, et maintenant, une soeur, sont dans les geôles de Ryad, ont été soutenues vigoureusement par le gouvernement canadien, qui reconnait cette famille comme sienne, et en défend les membres.

Mais le concept de double nationalité, et surtout celui de liberté, a des définitions encore incompatibles, de part et d'autre.

Le Prince Mohammed Ben Salman, le Prince héritier, et souverain de fait de l'Arabie Saoudite, a mis en actes, en vue de l'adaptation de la société saoudienne à la fin de la rente pétrolière, des libertés nouvelles pour ses sujets, hommes, mais femmes, également. Il a conscience de l'impréparation de son peuple à ce changement radical. Il veut se rapprocher du modèle occidental, mais sans toucher à l'ordre politique.

Ce sont des libertés octroyées, et le souverain n'est pas prêt à accepter des critiques, des conseils, ou des demandes insistantes, venant de l'étranger.

Il a donc très mal pris les pressions du Gouvernement canadien, demandées par la famille Badawi. L'Ambassadeur du Canada à Ryad a tout simplement été expulsé.

Il est certain que la modernisation de la société saoudienne, dans la perspective d'un fonctionnement autonome de ses membres, exerçant un métier, et vivant de leur revenu, ne pourra esquiver la question de l'autonomie des "sujets". ÇÀ ne pourra que "chauffer" sur ce point. Le souverain ne peut l'ignorer, mais en garder le contrôle est, aussi, pour Lui, une nécessité.

Comme nous avons tout intérêt à ce que ces réformes réussissent, "il" englobe notre discrétion, notre respect de la souveraineté du royaume saoudien.

Sceptique

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Commentaires
S
Depuis ces considérations, l'assassinat du journalistes saoudien par des spadassins expédiés de Ryad à Istamboul, où "l'ennemi" s'était annoncé, a fortement altéré la confiance dont le véritable maitre de l'Arabie Saoudite jouissait. <br /> <br /> Le dommage sera durable.
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S
Note du 23 Août 2018<br /> <br /> La boite de Pandore, courageusement ouverte par le Prince Saoudien, le place de nouveau dans un dilemme fâcheux . Une militante chi'ite, religion minoritaire et considérée comme hérétique, s'agite et réveille le conflit périodique avec l'islam orthodoxe du Prince saoudien. Du coup, le souverain lui promet....la peine de mort. La mort par décapitation d'une femme est inédite dans ce monde islamique, où les femmes ne participent pas à la vie politique. Un martyr pour raison de religion fera forcément mauvais effet dans l'opinion occidentale.<br /> <br /> Là encore, il faut espérer que les plus délicats des dirigeants occidentaux feront valoir les risques d'un tel geste anachronique. Si le prince saoudien veut séduire l'opinion occidentale, sur le long terme, il vaudrait mieux qu'il fasse un geste de tolérance bien comprise. Une mise à l'ombre, peut-être, une mise à mort, ce ne sera pas bon.
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S
Merci pour cette conclusion!
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D
"Logos et ananké" encore une fois...la Raison et la nécessité ou l'implacable destin!
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S
Je suis de près ces faits, leurs auteurs, et leurs victimes, depuis le début. Je pense que le supplice promis à Raïf Badawi a été stoppé sous la pression de l'ONU, peut-être, mais sûrement aussi celle des chefs d'États occidentaux. Le Roi d'Arabie a besoin d'eux pour sa sécurité, mais il défend âprement sa souveraineté et sa religion. La coexistence de nos valeurs modernes et de la barbarie médiévale fait partie des rapports d'intérêts en jeu, en l'occurrence, pétrole à un prix raisonnable contre soutien diplomatique et militaire. C'est triste, mais "incontournable".
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Sceptique
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