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Sceptique
23 octobre 2018

ÉDUCATION NATIONALE: LA GOUTTE QUI FAIT DÉBORDER LE VASE.

La forfanterie d'un adolescent, braqueur de sa professeure avec un pistolet factice, a crevé d'un coup le matelas qui cachait la réalité de la situation des enseignants de "l'Éducation Nationale". Ex, Instruction Publique.

En l'absence d'une réaction des parents, trop limitée, la combinaison des deux appellations, Instruction Publique et Éducation Nationale, aboutit trop fréquemment à l'annulation réciproque. Ni instruction, ni éducation. 

La gravité de l'événement, sa prise au sérieux, cette fois-ci, grâce au contexte établi par le Ministre Blanquer, nommé par le Président Macron, a mis sous le nez de tous les adultes responsables, les plaies de notre système éducatif d'État: enfants "sauvages" en proportion suffisante pour pourrir la vie des enseignants, et échec réellement majoritaire du système. Son examen terminal, le baccalauréat, ne reflète pas réellement le capital de savoirs supposé. La plupart des bacheliers ne tiennent que deux ans à l'Université, la seule institution qui ait l'obligation de les accueillir.

Si les enseignants souffrent, parfois au point d'abandonner leur métier, une idéologie puissante leur intime le silence, et le refus de tout retour au "bon vieux temps" des hussards de la République. 

On râle, on souffre, on tombe malade, mais on ne lâche pas la religion de l'instruction sans effort et dans la joie. Pas question que la Réaction reprenne la main. Un certain nombre de parents reprennent leurs enfants pour les confier à l'enseignement privé, que l'opinion a massivement défendu.

Sauver l'enseignement public, c'est sauver l'égalité des chances, devenue formelle au fil du temps, voire réduite à zéro dans certaines communes ou certains de leurs quartiers.

Pourra-t-on dire, dans quelques années, "un bonheur peut venir d'un scandale!" ?

Scptique

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Commentaires
D
Cher sceptique, <br /> <br /> on ne traite pas des questions de fond, aussi cruciales en effet, avec des demi mesures, des réformes superficielles et des "bagatelles"...Personne ne veut sortir d'un langage de bois omniprésent pour interpréter réellement ce qui se passe....Quand aux solutions...Il n'y en a pas si on reste dans ce consensus silencieux du "politiquement correct". Philippe Merieu, spécialiste des sciences de l'éducation et de la pédagogie et l'inspirateur de réformes pédagogiques importantes des dernières années, Professeur en sciences de l'éducation à l'université Lumière-Lyon 2 depuis 1985 et selon le journal Libération « le pédagogue le plus écouté de nos gouvernants » écrit à ce sujet dans sa conclusion d'un article intitulé: "quelle parole face à la violence"?<br /> <br /> <br /> <br /> "En ces temps qui nous paraissent crépusculaires et où nous sommes parfois très tentés du pire, il me plaît de terminer sur quelques mirages et un défi. Milan Kundera écrit : « Les nuages orangés du couchant éclairent toute chose du charme de la nostalgie, même la guillotine. » Face à une crise, on peut être nostalgique de la guillotine, mais plutôt que de céder à la nostalgie, il nous faut croire, face à la faillite des théocraties, à la fragilité d’une parole. Nous n’avons pas d’autre choix. Entre l’énigme du désir et l’universel de la loi, chacun d’entre nous doit faire l’expérience du travail éthique et politique qui nous permettra de reconstruire ce qu’on appelle le vivre ensemble, celui de la découverte des conditions de la parole. Ce défi est à relever avec une créativité industrieuse et obstinée, sans espérer de miracle, au nom d’une tendresse vers pour l’humanité infiniment précieuse et nécessaire, dont je fais une vertu cardinale pour un enseignant. Ce défi apparaît à travers ces phrases écrites en 1795 par Pestalozzi: « Un jour, lorsque nos temps seront passés, lorsque après un demi-siècle une nouvelle génération nous aura remplacés, lorsque l’Europe sera tellement menacée par la répétition des mêmes fautes, par la misère croissante du peuple et par ses dures conséquences, quand tous les appuis sociaux en seront ébranlés, alors peut-être on accueillera la leçon de mes expériences et les plus éclairés en viendront à comprendre que c’est seulement en anoblissant les hommes qu’on peut mettre des limites à la misère et aux fermentations des peuples ainsi qu’aux abus du despotisme, de la part soit des princes, soit des multitudes. » <br /> <br /> Les abus du despotisme de la part soit des princes, soit des multitudes : nous étions en 1795 et Pestalozzi disait que c’est un monde qui bascule. Il ajoutait: « dans l’éducation » et il disait : « oui, le nôtre ». En 1795, le monde basculait déjà dans l’éducation, mais la bascule n’est pas tout à fait terminée. "
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Sceptique
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