GILETS JAUNES: J +7
Le mouvement, populaire, social, lancé par les catégories laborieuses, termine sa première semaine par une action de groupe sur Paris, qui héberge les hommes, et les femmes, d'où leur vient tout le mal, le Président de le République et son gouvernement.
Ce sont eux qui ont établi une taxation progressive, programmée, des taxes sur les carburants, plus lourde sur les plus salissants, mais longtemps les moins chers.
Leurs utilisateurs, professionnels du transport, ou salariés ayant opté pour le diésel, peu gourmand, pour leurs déplacements, se sont vus infliger une sanction pour cause de pollution.
La décision, "mort au diésel", les a frappés de plein fouet. Malgré des aides de l'État, la mise au rebut d'un véhicule en état de marche, d'une longévité, et d'une sobriété apppréciées, les ont placés dans une situation financière réelle.
Après une phase de sidération, la population cumulant tous les vices liés à l'usage d'un véhicule motorisé par un diésel, s'est rebiffée à l'annonce d'une nouvelle augmentation de son carburant particulier; le gas-oil. Augmentation dissuasive, dans l'esprit des inspirateurs de cette nouvelle hausse, qui ne serait pas la dernière. Il s'agit d'obtenir des possesseurs de ces véhicules, l'achat de nouveaux, moins polluants, mais consommateurs de carburants plus chers.
L'argument des décideurs est l'évolution du climat mondial vers un réchauffement, et l'amplification sur l'ensemble de notre monde, des phénomènes violents et dévastateurs, qui tuent, et détruisent. Ce réchauffement serait, lui, la conséquence de l'accumulation dans l'atmosphère du CO2 produit par tous les moteurs du monde, utilisant les combustibles fossiles que sont les carburants à partir du pétrole brut.
Les aménagements de notre environnement, permettant une adaptation au déréglement climatique, sont trop coûteux et prendraient trop de temps à leur réalisation. Les sociétés se rabattent sur les utilisateurs du diésel, à portée de leurs mains vengeresses. Le gain en fréquence et en intensité est théorique et aléatoire, mais calme l'angoisse des victimes possibles. Par contre, comme on le constate, il enrage les coupables mis en procès.
Les "gilets jaunes" ont consacré le dernier jour de leur semaine à une "descente" sur Paris, pour en découdre avec le gouvernement, auteur de leurs misères. Il n'y a jamais d'effet de surprise de ces mouvements. L'État, ses serviteurs de tous rangs, savent de quoi il retourne, et mobilisent pour leur défense toutes les forces de police prévues pour ces situations devenues banales.
Nous avons assisté à leurs pugilats, à bonne distance de l'Élysée, de Matignon, et d'autres centres de décision.
J'entends, de loin, la glose animée que déverse la chaîne de télévision choisie. Que produira cette mobilisation?
Je ne pense pas qu'elle sera conforme aux voeux de ses nombreux participants. Mais il est possible que le pouvoir fasse un geste d'apaisement, rabote les aspérités de l'oeuvre suggérée par Nicolas Hulot, notre gourou écologiste.
Un compromis est toujours possible.
Sceptique