Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Sceptique
24 octobre 2019

LES MAUVAISES HABITUDES.

LLe Chili, pays d'Amérique du sud, a refait parler de lui ces derniers jours, rompant avec une longue période de paix civile, après la dictature, longue et dure, des militaires. J'ai la mémoire des faits, des meurtres, des disparitions, mais, surtout, des exilés sud-américains, argentins, chiliens, brésiliens, qui avaient choisi la France. Ma maison, celle oùje coule ma retraite, a été construite par un architecte chilien, exilé. Lui, et d'autres, argentins, uruguayens, chiliens, fuyant les dictatures militaires allergiques aux hommes "de gauche". J'en ai connu un certain nombre, hommes, et femmes, exerçant des métiers intellectuels (psychologie, psychanalyse, en majorité, tous repartis dès la chute, groupée, presque synchrone, des dictatures militaires. Les charmes de la France n'ont retenu personne, à l'exception de quelques enracinés, intégrés solidement.

Mais l'amérique latine reste....latine. Si le nationalisme est vif, l'engagement idéologique, à gauche, mais aussi, à droite, fait aussi partie de la sensibilité sud américaine. Qui s'exacerbe régulièrement, mais sans tomber  dans la dictature, que tous les pays de l'amérique du Sud ont connue pendant un temps. Soit de droite, soit de gauche, en réaction. Les pouvoirs politiques sont maintenant stables et libéraux, connaissant des crises d'autoritarisme, préservant les normes démocratiques. Bon sang ne saurait mentir!

La crise que connait le Chili est partie d'un problème de transports publics. Faut-il payer pour les utiliser, ou leur caractère "public" implique-t-il la gratuité de fait. Ça dépend, dirait-on en France!

En France, il est admis de payer, et licite d'esquiver (de moins en moins souvent!)

Mais à Rio de Janeiro, dans les années 1950, un touriste étranger ne prenait pas le risque d'emprunter un transport public, fgratuit, de fait. Il ne pouvait déchoir, alors qu'il avait les moyens de prendre un taxi. J'ai appliqué les recommandations de mes hôtes. Qui m'ont aussi fait valoir que les transports publics n'étaient pas entretenus, et tombaient souvent en panne.

En france, nous n'avons pas connu cette cause de clivage. Dans nos transports publics, la fraude est maintenue au minimum, et vouée à disparaitre. Il en persiste peu d'exemples.

Voilà ce que me rappelle la crise chilienne. Ellle ne semble pas risquer de virer à une dictature. C'est une période résolue!....pour ce siècle, au moins.

Publicité
Publicité
Commentaires
D
Je suis ravie que cela te plaise cher sceptique! Tout le plaisir est pour moi. Cet intérêt de ma part pour toute l'Amérique latine vient de mon voyage prochain du mois d'avril à Rio de Janeiro (je suis invitée à un colloque tous frais payés! Alléluia!)<br /> <br /> Belle journée!
Répondre
S
Chère Diotima, je suis époustouflé, admiratif, face à ta connaissance détaillée de la vie quotidienne en Amérique, du Sud, du Nord, ou du centre.J'espère que tu voudras bien continuer à faire vivre notre blog, qui avait bien besoin de sang frais.<br /> <br /> MERCI, MERCI, MERCI!
Répondre
D
Mon quatrième message sur le Chli suite logique des précédents: Cette explosion de colère qui ne semble pas s’éteindre, mais plutôt se transformer en un mouvement citoyen d’envergure, peut paraître difficilement compréhensible dans un des pays les plus prospères d’Amérique latine; qualifié d'« d’oasis » quelques jours seulement avant le début de la mobilisation. Mais il s’agit aussi d’un pays dans lequel la privatisation de secteurs-clés de l’économie pendant la dictature (éducation, santé, retraites, transport, énergies) a généré une extrême concentration des richesses dans les mains d’une petite minorité. Le Chili, quatrième économie du sous-continent et territoire riche en matières premières, a pourtant les moyens de réduire cette brèche sociale qui entretient le malaise et la colère. Ceci suppose de profondes modifications du système économique mais aussi politico-institutionnel en vigueur depuis la transition.
Répondre
D
Troisième message de ma part (les deux premiers me semblents importants aussi) et je suis pour l'instant seule à m'occuper du Chili. <br /> <br /> Je vais suivre la réflexion de Marion Di Meo, docteure en science politique, spécialisée sur le Chili et les héritages de la dictature, qui enseigne à Sciences Po Aix. Pour rappeler les faits: Depuis plus d’une semaine à présent, le Chili est secoué par d’intenses mobilisations sociales émeutes et de pillages, en particulier dans la capitale, Santiago. À l’origine de cette contestation, l’annonce faite par le gouvernement de Sebastián Piñera le 6 octobre d’une hausse de 30 pesos du prix du billet de transport.<br /> <br /> Les premiers à se mobiliser sont les étudiants, qui ont organisé ce qu’ils ont appelé l’« Évasion massive » (« Évasión masiva ») dans le métro de la capitale. Pendant plusieurs jours, des centaines de jeunes Chiliens ont refusé de payer leur billet et ont tout bonnement sauté les tourniquets d’accès aux rames, ce à quoi le gouvernement a répondu par l’envoi massif de Carabineros, la police militarisée en charge du maintien de l’ordre. On est devant le retour inédit des chars et de l’État d’urgence. Les Chiliens ont donc vu les militaires se déployer à nouveau dans les rues du pays, en particulier dans la capitale, fait inédit depuis la fin de la dictature d’A. Pinochet (1973-1990). Le choix de ces dispositions d’urgence par le gouvernement révèle tant un aveu de faiblesse – face à l’absence de canaux de discussion avec les manifestants – qu’une démonstration de rapports de force de la part de ce Président.
Répondre
D
Je continue mon message précédent pour ne pas envoyer des messages trop longs ce qui est fatigant pour le lecteur....Les droits d’eau sont octroyés à qui en fait la demande, personne physique ou morale. Mais...le principe du "premier arrivé, premier servi" favorise les grosses entreprises qui ont les moyens de monter le dossier de demande, contre les petits usagers, souvent exclus de cet accès. Parfois, c’est qu’ils n’en ont tout simplement pas fait la demande : c’est le cas des populations indigènes. Pour eux, cette ressource est ancestralement associée à la terre, tandis que la législation chilienne en sépare la propriété de celle de l’eau. La démarche administrative est en outre compliquée et coûteuse.
Répondre
Sceptique
Publicité
Archives
Derniers commentaires
Publicité