Meurtre de Michel Germaneau: Al-Qaeda a-t-il remporté une bataille?

C'est l'Express.fr qui ouvre la question. Dans sa lettre du 2/08/2010, disponible à 8 heures, le journal présente ce titre:

Al-Qaeda* au Maghreb islamique affirme avoir négocié avec Paris

et en sous-titre:

La version des ravisseurs de Michel Germaneau contredit radicalement celle des autorités françaises, qui démentent.

Le mot "radicalement", que j'ai souligné, donne une force à l'affirmation. Son usage par l'Express.fr n'est pas fortuit, mais le signe d'un ébranlement par ce qui pourrait être LA VÉRITÉ.

Sans doute parce que j'ai ouvert le message un peu plus tard, en début d'après-midi, il me semble, l'article était suivi par l'annonce, en lettres grasses, qu'en raison des excès commis par les lecteurs commentateurs, les pages de commentaires étaient fermées, et ceux déjà déposés, annulés. Le compteur de commentaires affichait 0 !

Cette démocratie participative, offerte par les versions numériques de la presse d'opinion, est toujours sous le contrôle de modérateurs, aussi attentifs au fond qu'à la forme. Les commentaires sont en majorité injustes, méchants, négatifs, au ras des pâquerettes, tant sur le sujet traité que contre la langue française. Apparemment, il vaut mieux rester dans ce registre, que d'être cinglant sous une forme subtile.

Mais, sur le dernier sujet, les islamophobes ont du y aller très fort, vraiment très fort. De quoi fâcher Abdelhamid Abou Zeid et son chef Abdelmalek Droudkal, placé au dessus de lui, et plus proche de la rive sud de la Méditerranée. Leur courroux pourrait leur faire envoyer des hommes de main à Paris. Une bombe à l'Express et une ou deux autres dans le métro ou le RER pour montrer qu' Al-Qaeda ne plaisante pas, malgré la vigilance efficace de nos services de sécurité.

Si on ne peut donner tort à l'organe de presse d'être rentré précipitamment dans les normes traditionnelles, d'une information traitée par les journalistes et leur rédaction, ne délivrant de strapontins aux lecteurs qu'avec prudence et parcimonie, il est légitime de se poser des questions sur cette mise sur un pied d'égalité d'une organisation terroriste et de l'État soumis à son chantage.

Le Président Nicolas Sarkozy et son gouvernement n'ont jamais fait de différences entre les victimes de prises d'otages, faisant de la sollicitude, au prix, parfois, de postures et de propos humiliants, une règle constante. Les négociations, selon les cas, sont secrètes ou étalées sur la place publique. Elles ont toujours abouti, ou elles ont mobilisé des gouvernements concernés, qui ont délivré eux-mêmes des victimes. Il est manifeste que la situation d'otage révulse notre président. C'est un côté sensible de sa personne dont il ne rougit pas. Il est donc invraisemblable que dans ce cas précis, il n'ait pas bougé. Il a laissé entendre plusieurs jours avant la date (officielle) du meurtre, son désespoir. Et c'est sûrement la raison de la mise en oeuvre de nos forces spéciales. Pour négocier il faut être deux, il faut connaître le prix, la monnaie d'échange.

Finalement, quelles que soient les circonstances réelles de la mort de Michel Germaneau, parmi lesquelles une mort naturelle liée à l'âge et à l'état de son coeur, Al-Qaeda a bien manoeuvré, a contribué au doute, a fissuré le peuple français sur cette question, a manipulé l'information à son profit, a fait peur, pour tout dire.

Sceptique

*Orthographe non garantie.

Comments

[sceptique.]

L'acceptation est une attitude consciente et positive. S'il y a réserve, elle n'empêche pas le choix, avec prise du risque d'un échec.
La résignation est une forme de refus...conscient de son impuissance. C'est la forme la plus commune de la relation des hommes avec la société.

[Eric-Francis DM]

"L'acceptation est un acte conscient, la résignation est purement mentale; c'est le mental, c'est à dire le moi, la personne qui se résigne.
Dans l'acceptation, notre totalité, la conscience accepte et ce n'est pas une attitude fataliste : on accepte les choses en vue de les comprendre, comme un scientifique. la non - acceptation vous rend complice de la souffrance car elle y contribue.
C'est un lâcher prise dans lequel aucune interférence psychologique ne doit intervenir. (...)"

Cette réponse a été donné par le docteur Jean Klein (*) à une personne qui l'interrogeait ainsi : "Je saisi mal la différence entre acceptation et résignation. Pourriez-vous m'éclairer sur ce point ?"
..........

Il nous est loisible de rêver ou d'idéaliser, cependant force est pour nous de remarquer (**)pure observation de la part d'un chef d'état n'est pas pour demain la veille :

==> Tout en étant "branché" dans la vie active de tous les jours, avoir un recul suffisant
~ pour se rendre compte que nous - nous faisons tout un cinéma,
~ que nous jouons un rôle théâtral sur la scène de la vie,
~ est sans doute offert à tout le monde.

Cependant nous pouvons aisément observer que bien peu d'entre - nous y accèdent !

--------------------------------------------
* Réf.: À l'écoute de soi (Les deux Océans) L'ÉCOUTE DE SOI.
** Comme le fait remarquer Goodby C: "J'observe et, quand je le peux, je constate."

[Goodbye C.]

Oh, moi non plus je ne cherche pas à comprendre... J'observe et, quand je le peux, je constate.

[sceptique.]

Vous avez raison. C'est un trait de caractère constant et difficilement attaquable. Il a probablement une origine.
Dans cette circonstance particulière, je ne cherche pas à comprendre.

[Goodbye C.]

C'est frappant, ce côté de Sarkozy d'être toujours dans la défense constante des pauvres victimes, des opprimés, des otages qui n'ont pas choisi d'être malmené. Que ce soit une femme brûlée dans un bus, un juif abbattu, des enfants pris en otage dans leur école maternelle... Comme si cela le concernait lui, au point que lorsqu'il en parle, ses propos pourraient s'assimiler à un désir de vengeance personnelle...

C'est d'ailleurs lorqu'il parle de punition pour les méchants que je lui trouve son air le plus sincère.