Un futur pour les arts

CES PEINTRES QUI REFUSENT LE DiKTAT DE LA TOILE ET DU PINCEAU

Ce titre d'un article du "Monde" du 20 Août 2011 a accroché mon oeil, mais j'ai quand même attendu de l'avoir lu avant de rire et d'en imaginer d'autres du même tonneau.

Bon, la peinture sans toile et sans pinceau, on connaît. Si la plupart des taggeurs qui défigurent, avec leurs bombes de peinture, des murs ou des monuments dans les villes, ne sont que des narcissiques qui veulent laisser leur trace, en prenant soin de la rendre ininterprétable, certains ont des talents qui attirent l'attention, et qui se transforment à terme en véritable art décoratif. Il y a quand même un problème de société créé par cette activité clandestine et mal cernée par la Loi, le mépris des biens publics et privés, dont ces artistes disposent. Il y a d'autres procédés "artistiques" qui associent des escargots ou des souris à la forme finale de l'oeuvre. Le "Coucher de Soleil sur l'Adriatique" par l'âne Boronali est une trop vieille histoire. 

La voie est ouverte pour les sculpteurs qui refuseront le diktat de la glaise, du marbre ou du ciseau, les écrivains, qui ajouteront au refus de l'orthographe et de la syntaxe, déjà essayés, celui du stylo et du clavier, des violonistes rebelles à l'archet, et pour être puristes*, aux cordes. 

La toque prestigieuse qui élaborait ses plats sur la platine d'un microscope, a décroché assez brusquement. La faillite, vue la liste d'attente de gogos, parait improbable**. Sursaut de conscience ou lassitude, c'est la question!

Le développement de ces arts rénovés, encore plus radicalement que par la seule exclusion du beau, ne me touche pas personnellement. Ni positivement: il faut que le "Monde" en parle pour que j'en découvre l'existence, ni négativement: la vraie belle peinture, la vraie bonne littérature, la vraie belle musique sont encore entretenues par les nostalgiques.

Sceptique

*Les premiers se verraient confier les "pizzicati", les seconds seraient vraiment libres.

**Il y a un tel décorum, fastueux, assuré par une nuée de serveurs en livrée, qu'au prix du travail et de ses charges, ces artistes ne peuvent pas tenir, surtout s'ils participent en personne à la représentation.

Comments

[Sceptique]

La bêtise est une ornière qui existe avant la sortie de route et qui lui survit.

[Laurent Berthod]

Je trouve que vous êtes souvent trop indulgent avec la bêtise humaine qui, comme Dieu, est infinie ! (Enfin, je sais bien que devant l'infinitude on se sent humble !)

Bien à vous.