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Sceptique
26 septembre 2011

Non, Einstein n'est pas mort (une deuxième fois) d'une rafale de neutrinos!

Je ne précipite pas sur le fait du jour, le "ras de marée", ou le "clapotis", qui donne une majorité à l'opposition, au vénérable Sénat, et sur son effet sur la cote de la peau de Sarkozy. Il parait que ça n'est jamais arrivé sous la Vème. Oubliées les difficultés du Président Charles de Gaulle avec le Sénat et son envie de s'en débarrasser!

Non, je préfère revenir sur ce pavé lancé par la science de la matière dans le cocon des sciences "dures", appelées ainsi parce qu'elle sont dures à comprendre, sauf par quelques cerveaux exceptionnels. Comptés et recomptés, vérifiés et revérifiés, des neutrinos* soumis à un parcours à travers la croute terrestre de 750 km, auraient pris un peu d'avance (60 nano secondes**) sur le temps théorique qu'aurait pris la lumière, pour faire le même parcours, dans le vide.

Cette information a plus ému les profanes que les spécialistes de la question, qu'ils acceptent, ou non, la possibilité de ces résultats. Du côté des profanes, la promesse de bouleversements de la connaissance de notre monde, n'est pas exempte d'arrière-pensées. La disqualification de la science étant au programme d'un futur radieux, dire qu'Albert Einstein s'est planté constitue un bon début, ou même, une "phase d'état".

Le neutrino est une particule prédite par la théorie atomique, mais dont l'existence a été difficilement prouvée, car elle est tellement légère qu'elle n'interagit pas avec la matière qu'elle rencontre. Elle la traverse ou s'y perd sans laisser de trace. Elle est la seule particule à avoir cette capacité. Ce n'est donc qu'au coeur d'une montagne qu'on peut tenter de la surprendre, grâce à des détecteurs extrêmement volumineux et compliqués.

Elle est émise dans le cosmos par les réactions thermo-nucléaires qui se produisent dans les étoiles en fonctionnement, ou à l'occasion de leur explosion finale. Cette dernière circonstance est intéressante par la quantité produite d'un coup, mais très rare. L'expérience qui bouleverse le Landerneau des scientifiques, mais surtout les profanes qui surveillent la science, est allée chercher ses neutrinos tout frais dans le collisionneur du CERN.

La tentative de reproduction*** des résultats obtenus entre le CERN et le laboratoire du Grand Sasso en Italie est en cours dans plusieurs endroits du monde. Quelques astrophysiciens reprochent à l'équipe européenne d'avoir livré trop tôt leurs résultats imprévus à une opinion profane. Mais ils sont tous d'accord pour affirmer que le phénomène, tout en étant la source de nouveaux travaux, ne devrait pas bouleverser le consensus actuel autour de la relativité.

Sceptique

*Le neutrino devrait avoir une masse, mais elle n'est pas mesurable avec nos méthodes actuelles. C'est dire si elle est faible.

**Une nanoseconde est le milliardième d'une seconde. "nano" est le plus détesté des sous-multiples des mesures. 

***La reproductiblité d'une expérience et de ses résultats est un des principaux critères d'appartenance à la science.

 

 

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Commentaires
S
Il me semble que l'univers de Copernic, de Newton, la relativité restreinte, et générale, la théorie des quanta, sont des étapes d'une construction qui n'élimine pas les étapes précédentes mais les intègre sur une échelle de dimensions.<br /> Les anomalies non explicables par la théorie ont nécessité la supposition de la matière sombre et de l'énergie sombre, ou d'audacieuses et peu accessibles "constructions" comme la théorie des cordes. Toutes hypothèses non prouvées jusqu'à ce jour. Je suis particulièrement attentif à la vision de l'astro-physicien français Laurent Nottale, qui propose la "relativité d'échelle" et la structure fractale de l'univers, représentations qui ont l'avantage de tenir ensemble, avec élégance, mais qui ont forcément du mal à être vérifiées par des expériences. <br /> Il n'y aura pas de dernier mot de la science, mais son dictionnaire s'enrichira plus lentement.
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C
Je crains (plus exactement : j'espère...) qu'il n'y aura jamais de "dernier mot" à la science. Je suis très sceptique en ce qui concerne les TOE - Theories Of Everything - et je remarque que depuis que nous avons la mécanique quantique d'un côté et la relativité générale de l'autre (incompatibles entre elles), nous avons affiné chacune de ces théories d'une manière extraordinaire, mais nous butons sur des obstacles terribles : la matière noire et l'énergie sombre sont de bien profonds mystères, tirer un trait sur la mécanique newtonienne est tout de même dur à avaler, la théorie des cordes et la supersymétrie sont quelque peu en panne, on commence à penser que le boson de Higgs pourrait ne pas exister, ce qui ficherait le modèle standard - pourtant si exactement vérifié - aux oubliettes. Et maintenant des neutrinos qui se comporteraient comme des tachyons ? Pas à dire, il reste du travail pour tous !
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P
pensez-vous que la théorie de la relativité soit le dernier mot de la science? qu'elle ne soit pas appelée un jour à être dépassée à son tour?
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S
Il y en a pour tous les goûts, et chacun y fait son marché. Je suis moi-même surpris par mon goût pour la cosmologie, alors que je suis très loin du niveau mathématique nécessaire pour y être à l'aise.
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E
sur la "nécessité" de théoriser et thésoriser sur la masse des neurinos...<br /> ça me rapelle les controverses sur l'éventuel sexe des anges.<br /> Est-ce que la confirmation de ces traveaux va influer sur la qualité de mon wisky occasionnel ou de mes pastis plus fréquents ?<br /> <br /> Il était fort intéressant découter la semaine drnière les émissions de France Culture sur l'histoire du sénat...
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Sceptique
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