PILULE CONTRACEPTIVE: UNE PANIQUE INJUSTIFIÉE ET IRRÉALISTE.

Tous les spécialistes de la question sont d'accord sur un point. Le risque de complications vasculaires est très faible. Certes, il n'est pas nul. Il n'est pas vrai que le risque passe de zéro à X, d'une génération de pilules aux autres. De 2 pour 10.000, il passe à 4 pour 10.000. 

C'est la raison pour laquelle, depuis le début de la mise à disposition de ce moyen anti-conceptionnel, un bilan lipidique est fait avant prescription. Ce qui posait un problème lorque la demande venait d'une mineure, à l'insu des parents, évalués, par l'intéressée, comme non ccopérants.

Cette époque archaïque (années 1960) est maintenant révolue, Les filles de cette génération peuvent être grand-mères, elles ont instruit leurs filles, qui à leur tour ont instruit les leurs. Les grossesses qui cassaient le parcours scolaire ou de formation professionnelle des jeunes filles des années 1960, qui coinçaient le trop jeune papa dans un mariage fragile, on ne peut pas dire que c'est vraiment fini, mais que l'ignorance qui y conduit est quasiment volontaire. Pourquoi? Mystère du psychisme.

À la contraception orale négligée, mal suivie, ou carrément ignorée, s'est ajoutée dans les années 70-80 l'autorisation de l'IVG, permettant de venir au secours des "victimes" de la libération des moeurs. Mais la prévention, la prise de responsabilités en contrepartie d'une liberté, a toujours été, et reste préférable.

"Toujours raison garder" peut devenir une devise républicaine, sans faire déchoir la République. Sur la contraception orale, des générations de médecins et de pharmacologues se sont penchés, et ce ne sont pas des jean-foutres comme certains veulent le penser....pour quel bénéfice?

Je ne suis pas un fanatique du "tout généraliste", comme de n'importe quel système absolu, mais en l'occurrence, la prescription de la contraception doit rester de la responsabilité du généraliste. Une raison concrète vient à l'appui de ce rappel: il n'y a presque plus de spécialistes. Les délais de rendez-vous sont de l'ordre de plusieurs mois, en moyenne, en France. Pour l'ensemble des spécialités.

Cela tient, justement, à la décision déraisonnable des politiques des années 80, de se jeter sur le fantasme du "tout généraliste" et de réduire, dans une proportion drastique*, la formation de spécialistes. Passant tous, maintenant, par l'internat en CHU, et, le plus souvent, par quatre ans supplémentaires de fonctions de Chef de Clinique. À Bac+15, "On" s'étonne et on se scandalise qu'ils ne veuillent pas être payés au tarif de base de la Sécu! De toute façon, qu'on le veuille, ou pas, la pénurie se paye.

"On" a déjà décidé de supprimer le remboursement des pilules de troisième et quatrième génération. Apparemment, les faits reprochés ne permettent pas de supprimer l'AMM. Mais quel signal en direction de la recherche pharmacologique!! Ne cherchez plus, Messieurs, Dames, car ce sera pour votre pomme!

Quel signal, aussi, en direction des médecins généralistes! "À tout prendre, Mesdames et Messieurs, on vous préfère....par nécessité, parce que vous êtes à la fois indispensables et pas chers. Mais ne vous en croyez pas trop! Vous n'êtes pas des nôtres!"

Sceptique

*Cette politique reposait sur un calcul simplissime: Tant de médecins nous coûtent tant. Réduisons leur nombre, la dépense se réduira en proportion! CQFD