DROITE: UN TROISIÈME HOMME EN LICE POUR 2017.

Cet homme, c'est Xavier Bertrand, député de l'Aisne et maire de Saint-Quentin, ancien Ministre, ancien et efficace soutien de Nicolas Sarkozy, dans la région Picardie.

Il était hier soir l'invité de l'émission  du Grand Jury RTL-LCI-Le Figaro, qui reste l'événement politico-médiatique de la semaine, malgré une évolution vers le "plus-désagréable" du trio de journalistes, qui pratique le harcèlement, le broulillage sonore, et la surdité aux réponses à leurs questions. Ce n'est pas tant la solidité des personnalités invitées qui est mise à l'épreuve, que celle des téléspectateurs.

Xavier Bertrand a triomphé du rodeo. Il n'a pas été désarçonné, il a pu développer ses motivations et ses projets. Il est clair pour lui que le renoncement à la politique de Nicolas Sarkozy n'est pas une feinte, que les erreurs de Jean-François Copé et de François Fillon ont compromis leur avenir, et dégagé de la place pour une compétition plus ouverte en 2017. La droite qu'il conçoit n'est pas "décomplexée"....quand on sait ce qu'on met sous cet adjectif. Il a pris le parti de construire un programme politique, ciblant les points faibles de nos institutions, les insuffisances des réformes accomplies, de haute et âpre lutte, plutôt que privilégier l'opposition hargneuse, au jour le jour. On ne peut pas lui reprocher de ne pas donner cher de l'avenir de François Hollande et de sa majorité. C'est globalement mal parti, et la force du peuple sera suffisante pour faire tomber le tout. 

Je ne suis pas franchement d'accord avec ses projets institutionnels, un septennat non renouvelable, et un recours plus large au référendum. Un septennat rouvre la porte à une cohabitation, et le référendum sert trop souvent à la sanction de celui qui pose la question. 

Mais ce n'est pas le plus important pour évaluer l'aptitude d'un homme politique à la fonction présidentielle. Xavier Bertrand est, à sa manière, "un homme carré dans un corps rond"*, il a des idées claires et une éloquence propre à les faire valoir. La relève qui s'ouvre en fait un présidentiable. La primaire, adoptée à son tour par la droite, soumettra son aptitude et son programme à la perspicacité des militants de l'UMP, et probablement aussi de l'UDI.

J'ai eu l'avantage de le rencontrer à plusieurs reprises, et je juge légitime et sensé son engagement.

Sceptique

* Raymond Barre employait cette image pour parler de lui-même.