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Sceptique
30 mars 2014

LES SOCIÉTÉS "MODERNES" ET LEURS "ARCHAÏSMES" AU GOÛT DU JOUR.

Si l'eau d'un fleuve n'est jamais la même, sa place, son lit, ne varient pas, ou peu, à l'échelle de plusieurs générations. Le fleuve des croyances humaines connait le même changement permanent, mais plus rapide, plus impétueux, parce qu'il doit charrier la production d'une source unique, le besoin de croire, qu'on appelle aussi "crédulité" en termes courants. Parce que les savants n'aiment pas le langage simple, ils ont inventé la créditivité, un besoin de croire, comme la faim ou la soif.

De grands fleuves, qui ont coulé pendant des siècles, souvent rougis par le sang des croyants ou des mécréants, ne sont plus que des filets d'eau dans un lit trop large et trop profond. 

À leurs côtés, d'autres fleuves se creusent un lit, suivant d'autres "lignes de plus grande pente", pour recevoir de nouvelles eaux bénites, produites par cet invariant humain, qui, malgré toutes les dénégations, ne semble pas pouvoir se tarir. De nouvelles croyances, portées par de nouveaux croyants , continuent de se former, et de s'affirmer, sous forme de rites collectifs et individuels.

La réalité étant toujours insupportable pour une partie, d'importance variable, de l'humanité, cette partie là, au moins, invente "à chaud", "à la demande", une croyance adaptée, recouvrant d'un voile la réalité indécente. En attendant l'élaboration plus complexe d'une pensée magique, propre à annuler la réalité en question, le sentiment de culpabilité, toujours envers une divinité offensée ou déçue, invite les hommes à exprimer leur contrition et à se faire pardonner par la divinité courroucée

Celle-ci est maintenant la planète sur laquelle nous sommes apparus, et peu importe comment, mais dont nous abusons à chaque instant. Si les routes ou les voies de chemin de fer que nous construisons ne dérangent plus les dragons supposés vivre sous leur tracé, des coléoptères, des mollusques, ou des rongeurs qui ne font pas le poids, sont lésés dans leurs droits propres. 

Si nous nous contentions de respirer, de boire un peu d'eau, de nous nourrir de la beauté des paysages et des bonnes odeurs des fleurs ou des feuilles mortes, tout irait bien. Mais nous mordons à pleines dents dans les fesses des boeufs, dans les fruits des arbres, dans les plantes que nous avons baptisées légumes ou salades, sans leur demander leur avis.Grâce à quoi, et à d'autres prélèvements aux dépens de la nature, nous proliférons, nous grouillons, sur une surface constante et définitive (dans ses grandes lignes), jusqu'à de ce que mort s'ensuive, la nôtre ou celle de notre planète, affirment nos prophètes.

Comme me le rappelait un sage correspondant , le pessimisme est la condition nécessaire et suffisante pour exercer cette profession de prophète. Ils nous annoncent les malheurs qui sanctionneront nos fautes, et nous invitent à la contrition, au jeune, à l'abstinence, à la réparation. 

C'est ainsi que des villes pratiquent chaque année la privation de lumière pendant une heure de la nuit, suivant son parcours tout autour de la terre. Notre connaissance du vrai mécanisme de l'alternance entre le jour et la nuit, ne change rien au phénomène apparent. Nous sommes exaltés par la conviction que nous donnons. un sursis de la même durée à notre planète. Même si nous n'ignorons pas que la finitude de notre monde a déjà été calculée par nos savants, de manière imprécise, puisqu'elle va de 600 millions d'années à un nombre de milliards autour de cinq, nous croyons que notre présence pesante va la réduire à trois fois rien.

La participation de nos politiques, subjugués par les nouveaux prophètes, est tout à fait essentielle. Ils organisent les messes, basses ou grandes, les processions, les sacrifices, les expulsions des boucs émissaires vers les déserts de la censure. Le signe de croix a été remplacé par les invocations, qui ne sont plus en direction des divinités, mais des pécheurs.Ils font leur devoir, en nous dictant nos bonnes conduites.

Mais ils s'en dispensent.

Sceptique

 

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