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Sceptique
3 octobre 2014

LES MILITAIRES POURRAIENT-ILS ÊTRE SYNDIQUÉS?

C'est une information donnée par le Figaro.fr. La CEDH, Cour europénne des droits de l'homme, aurait blamé, ou condamné la France, pour son refus de principe, de l'affiliation des militaires à un syndicat.

Je ne sais pas ce qu'il en est dans les autres nations européennes, champ de compétences de la CEDH. Cette exigence me semble incompatible avec ce qu'est l'engagement militaire. Même s'il est probable que l'interdiction qui leur est faite de se défendre, de se plaindre de leurs chefs de tous grades, y compris le suprême, la Nation, incarnée par le Président de la République, leur vaut, au moins, des négligences sérieuses, l'abnégation des militaires me semble intouchable. Tout comme l'est celle des prêtres et des religieuses dans l'Église.

Il incombe à l'État de bien traiter ses militaires, s'il veut, d'abord, en voir s'engager un nombre suffisant, et d'une qualité suffisante. Mais l'engagement militaire doit garder sa signification, sa totalité, son absence de réserve, en quantité, et en qualité. Le militaire "de carrière" doit seulement avoir le droit de quitter cet état, pas à n'importe quel moment, entre deux missions. 

Il me semble qu'il y a une incompatibilité de fond, entre la mission des syndicats qui est de défendre les citoyens contre un "ennemi" intérieur et par nature (patron, État, et "usagers"), et celle des militaires, dont la mission est de défendre la Nation et ses citoyens contre un ennemi extérieur. Dans le cas particulier des gendarmes, l'ennemi est "extériorisé" par la société qu'il agresse.

Ma position est toute autre dès qu'il s'agit des civils. La fonction de défense et recours des syndicats est évidente. Le problème est, qu'en France, "ils" ne sont pas responsables. De leurs erreurs, de leurs échecs, des conséquences négatives de leurs choix d'action. C'est pourquoi ils ont peu de succès auprès de la population laborieuse. Qui souscrirait un contrat quelconque auprès d'un assureur insolvable? Comme la signature d'un seul profite à tous*, les durs profitent du travail des mous. C'est pourquoi une réforme de notre syndicalisme devra, un jour, être mise en chantier. Aucun partenaire, syndicats, patronat, et État n'est pressé.

Une autre question, résultant de cette initiative de la CEDH, est celle de sa suprématie sur les législateurs, démocratiquement élus, des nations qui composent l'Europe. Elle semble évidente dans le champ de l'application des lois. Mais de celle de leur élaboration? Ça me parait une atteinte au pouvoir du peuple souverain.

Sceptique

*Dans le cas d'une simple hausse de salaires. Les changements plus délicats du contrat de travail nécessitent une majorité simple de syndicats signataires. Elle rend valable le changement.

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