VRAIE GUERRE ET FAUSSE PAIX EN ISÈRE.

Il s'agit de cette commune de Roybon, en Isère, dont les édiles, soutenus par la majorité qui les a réélus, il y a huit mois, ont approuvé le projet d'un centre de vacances privé, sur une partie du territoire communal. Ce serait pour cette commune rurale, un ballon d'oxygène, sous forme de ressources fiscales, et d'un apport de résidents, éloignant le sort promis à nos communes rurales, leur disparition politique.

J'entends par là leur prise en mains par des communautés de communes, centrées autour d'une ville petite ou moyenne, qui y tient une position dominante.

Sur le papier, c'est une évolution qui semble pertinente, à l'avantage des villageois qui doivent "faire la manche", pour mettre leur commune aux normes d'aujourd'hui. Les impôts locaux, pour ne pas être dissuasifs de vivre dans ces communes de quelques centaines d'habitants, ne couvrent pas les dépenses indispensables. Les péréquations qui leur permettent de vivre enragent ceux qui les payent. Il serait donc plus simple et moins cher de les transformer en annexes de leur voisine plus grosse. Sauf que, "quand le feu est au château, on ne s'occupe pas des écuries."

Les villageois opposants au projet (il y a toujours des opposants dans une démocratie), ont reçu le renfort du Parti de la France Rase, qui veut un retour à ce que notre pays était, avant la conquête romaine. Sans routes, manie romaine, mais, aussi, sans les autres inventions pour les doubler, les voies de chemin de fer (quand on pense à la quantité de CO2 qu'elles représentent, on en frémit de honte ou de colère!), et, plus récemment, les routes aériennes, virtuelles, traçables sur une carte, seulement. Mais déterminant des aéroports, qui, eux, sont des verrues bruyantes, qui offensent tous les organes des sens des animaux, bipèdes compris.

Ces artifices ont dévoyé notre peuple en l'encourageant à parcourir la France, ou le monde, à partir de la France, rompant avec une tradition casanière que les charmes d'antan de notre pays avait rendu agréables et suffisants. Au point que quand nos dirigeants se sont mis en tête de fonder des colonies sur des terres fraîchement découvertes, pour faire comme tout le monde, ils ont eu le plus grand mal à trouver des volontaires. 

Le PFR peut compter sur des troupes de volontaires, qui n'aiment pas travailler, mais qui aiment l'inconfort du camping sauvage et la bagarre. Il y a toujours un diptère, un coléoptère, ou un hymenoptère, dérangé, "a priori", par la présence humaine, et dont il faut défendre les intérêts. 

Alertés par le bruit médiatique fait autour du projet, à l'intiative de ses opposants, les troupes "zadistes"* ont réuni les effectifs nécessaires pour occuper le terrain, pendant que duraient les procédures engagées. L'une d'entre elles s'est conclue par une suspension par autorité de justice des premiers travaux du projet.

La décision a été saluée par le journal "Le Monde" de la manière la plus solidaire:"Répit pour les opposants au Center Parc de Roybon."

Les chefs des zadistes vont pouvoir accorder des permissions à leurs troufions. Avec le froid qui arrive, il était temps!

Sceptique

*De z.à.d., zones à défendre.