MIGRANTS: ET LA POLITESSE, BORDEL?
Ce sont des images qui m'ont troublé. Une manifestation de migrants (ou réfugiés) coincés quelque part en Serbie par la fermeture de la frontière hongro-serbe. Leurs cris et leurs gestes étaient de colère. Leurs pancartes proclamaient:"WE WANT FOOD, WE WANT WATER."
Bien que troublé, aussi, par l'aspect "voyage organisé", malgré les risques pris, la désignation tranchée du pays de destination, l'Allemagne, la Suède, la Grande-Bretagne, émise par les rescapés, je ne voulais pas juger, et je soutiens, toujours, le principe de leur accueil comme réfugiés, chassés de chez eux par une guerre civile exterminatrice dans les deux camps.
Mais la politesse n'était pas absente de leur culture. Elle est même, en principe, raffinée et généreuse. Je ne peux imaginer qu'elle a été victime d'un malheur dont nous ne sommes pas coupables.
Ces conduites conquérantes, insolentes, donnent à penser à une action psychologique bien organisée, inculquant à ces réfugiés la conviction que les nations composant l'Europe leur devaient le vivre et le couvert, en réparation d'une faute, dont elles étaient sûrement conscientes et pleines de remords.
Ce n'est peut-être qu'une contamination culturelle, une contamination de la substitution du droit au mérite, qui a bouleversé notre propre vie sociale. Le mystère est dans la manière qui a permis la diffusion rapide de ce changement, comme une "trainée de poudre", dans les camps de réfugiés.
Si je me penche sur notre propre évolution, je me rends compte que les occasions de dire "s'il vous plait", ou "merci" se sont raréfiées. Les caisses de supermarché sont l'occasion de dire bonjour et au revoir, mais ayant rempli le caddy nous mêmes, nous n'avons pas à remercier qui que ce soit.
Mais il me semble que s'il me fallait me nourrir aux restos du coeur, je dirais sincèrement merci à chaque fois.
Sceptique