NOTRE EUROPE ET LE GRAND TURC.

Il y a quelques jours, j'ai commenté durement, et je ne le regrette pas, la destruction par la chasse turque d'un chasseur-bombardier russe opérant sur le territoire syrien, mais manoeuvrant un peu trop près de l'espace aérien turc.

La première attitude du Président turc Recep Tayyip Erdogan a été....bête. Offensé par l'irrespect russe, tant du ciel, que des signaux d'erreur envoyés par les avions turcs. Puis mesurant la gravité de l'acte qu'il n'avait pas empêché, il a baissé progressivement son ton impérial, jusqu'à se dire désolé.

Il a pu se rattraper, très vite, grâce à la supplique assortie de cadeaux, présentée par une Europe qui commence à dire "pouce"!, face au flux de réfugiés, vrais, ou à moitié, qui continue d'arriver par la Grèce et les Balkans, avec l'aide des passeurs turcs.

L'Europe, donc, le supplie de retenir dans ses camps de réfugiés ces victimes de guerre, qui n'en peuvent plus, et se bousculent vers une Europe, en majorité pas prête, économiquement, ou sentimentalement, à les prendre en charge. La présence de futurs terroristes, envoyés par Daech, venus tuer et mourir à Paris, parmi les arrivants des derniers mois, a "braqué" les responsables politiques, récompensés de leur charité par la montée des populismes. 

Les quémandeurs européens ne se sont pas présentés les mains vides. Ils savent qu'ils doivent payer, mais aussi que leurs moyens ne sont pas illimités. Ils constituent la partie faible du marchandage. 

En prime, le Président turc, même sans trop y croire*, a exigé une reprise des négociations pour l'adhésion de la Turquie à l'Union Européenne. Histoire de nous voir nous emmêler les pinceaux, et gaffer piteusement.

Je ne crains pas trop qu'il parvienne à nous amener à ce point là. L'incompatibilité n'échappe plus à personne.

Sceptique

*"Il" a fait arrêter et inculper deux journalistes turcs, coupables d'avoir publié un "secret de polichinelle", la livraison d'armes à des combattants de Daech. "Ils" risquent des années de prison. Mais "Lui" sait que les européens n'aiment pas du tout ça.