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Sceptique
15 août 2016

LE BURKINI, "CASUS BELLI" EN CORSE.

Il y a une semaine, je traitais ce sujet, et j'en soulignais le caractère provocateur, de "donné à voir", par un vêtement destiné à cacher.

Des projets, privés, soulevaient l'émotion de politiques, certains soucieux d'ordre public, d'autres, défenseurs de la laïcité, mise en cause par cette pratique, logique de la part de musulmans rigoristes, observant à la lettre la séparation, par le vêtement, des hommes et des femmes dans la société.

Il s'agit, on le sait, d'une sur-interprétation des recommandations du prophète, qui n'a jamais été générale au monde musulman, mais limitée à son coeur moyen-oriental et nord-africain. Le sursaut de religiosité face à l'influence d'un occident libéré de ces contraintes a accentué la signification de ces signes extérieurs d'appartenance, leur but de séparation active. La France, au nom de sa laïcité, a légiféré en interdisant ces signes vestimentaires, dans les établissements scolaires, et dans l'espace public. Dans certains quartiers à forte proportion de population musulmane, la transgression de la loi est fréquente. En dehors de ces lieux "privilégiés", jamais. Quant aux écoles, collèges et lycées, la loi y est respectée. Ne s'appliquant pas aux Universités, lieux de liberté, la présence d'étudiants et d'étudiantes imposant aux regards leur appartenance religieuse est courante. 

Un nouveau motif de conflit a été découvert, récemment, l'inégalité subie par les femmes musulmanes dans les lieux comme les piscines et les plages, où l'on découvre son corps, suffisamment pour donner à voir son appartenance sexuelle, sa capacité de séduction. À la différence des hammams qui ne sont pas fréquentés les mêmes jours par les hommes et les femmes, permettant la nudité de celles-ci, les piscines et les plages, dans les pays "occidentaux", sont mixtes. 

La "solution" proposée aux femmes musulmanes a été un survêtement cachant tout le corps à l'exception des mains et des pieds, rappelant les tenues de bain de notre dix-neuvième siècle. Ces "burkinis", il me semble, enveloppent la tête, et réduisent la visibilité du visage, participant à la séduction.

Mais dans une société qui abolit les différences par une exposition explicite des corps, couverts au minimum, ce burkini aura plutôt l'effet d'une attention, curieuse, hostile, ou moqueuse. Rien qui puisse être agréable aux "victimes", davantage obbservées, scrutées, commentées, taquinées, que si elles se fondaient dans la masse.

Rien qui contribue à les mettre à l'aise, qui garantisse leur tranquillité.

C'est ce qui vient de se passer en Corse, où une communauté maghrébine a fait souche, à partir des besoins de main d'oeuvre des plantations de la côte orientale. Un groupe de femmes en burkini, installé sur une plage, a subi les moqueries de jeunes corses, dont certains les ont même photographiées, ce qui peut être reçu comme une offense. Leurs hommes sont intervenus avec violence, initiant une rixe générale, chaque camp rameutant ses renforts. C'est la gendarmerie qui a séparés les combattants, et maintient les corses vengeurs à distance.

Le contexte politique est on ne peut plus défavorable. La région corse est actuellement "gouvernée" par une coalition nationaliste. Les nationalistes ont "dans le nez", bien sûr les "continentaux", mais aussi ces maghrébins "introduits" par des "colons", rapatriés d'Afrique du Nord, et rapidement affairés à mettre en valeur la plaine orientale.

Il est difficile à un nationalisme d'éviter une dose de racisme. Cette affaire impliquant des maghrébins n'est pas la première. Il s'agit d'une minorité plus visible que peut l'être celle de continentaux. 

L'indépendantisme corse, qui voudrait bien transformer son pouvoir régional en pouvoir national, a forcément une épuration ethnique dans ses cartons....et les esprits!

L'ordre actuellement assuré par la République Française n'est pas bénit par les nationalistes. Il est indispensable, précieux, pour ceux qui ont fait leur vie dans cette partie de la France. Leur avenir est mis en doute. Les "jamais", et "toujours", déclamés par nos politiques au pouvoir, ne sont pas en béton. Ça dépendra des autres aspects de la gouvernance nationaliste, de la satisfaction des électeurs .

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