LE CACTUS BRETON N'A PAS FINI DE PIQUER!

"Ils" se voyaient déjà victorieux, le glaive de la justice tranchant d'un coup d'un seul, les têtes des bretons mal-pensants, déclarés "incapables majeurs", par les bien pensants.

Mais voilà que les juges, sollicités pour la Nème fois, n'ont pas suivi leur collègue, et ont déclaré fondé en droit la construction d'un aéroport international, à l'endroit choisi depuis des dizaines d'années.

Si on demandait à brûle-pourpoint aux opposants acharnés de cet ouvrage d'intérêt collectif, s'ils sont favorables à une dictature, je pense que beaucoup se récriraient, tandis qu'une minorité, consciente de sa posture, préférerait ne pas répondre.

L'argument des opposants est fondamentalement subjectif. "On" n'en a pas besoin....il y a déjà un aéroport à Nantes.

N'étant pas nantais, je m'en remets à l'avis des nantais, qui subissent les nuisances d'un aéroport "intra-muros", sauf qu'il n'y a pas de murs autour de Nantes. Ces nantais, donc, élisent depuis des années des édiles, qui en leur nom, ont concocté ce projet de nouvel aéroport, et ont choisi le site le plus commode, ni trop près, ni trop loin. Le projet étant d'intérêt général, l'expropriation pour cette cause est légale dans notre pays. Toutes nos infrastructures sont le résultat de décisions politiques, et d'expropriations de bien privés, indemnisées à un prix discuté avec les parties. La collectivité ne doit pas être "matraquée", les propriétaires ne doivent pas être lésés.

Ce n'est d'ailleurs pas sur cette question de prix que le projet achoppe. Pauvres parmi les plus pauvres, les propriétaires affichent un attachement résolu à leur condition. Ils adhèrent à la mobilisation des défenseurs de la Nature, qui doit avoir de bonnes raisons pour avoir positionné là une pauvreté "naturelle".

Faire de l'argent avec de la pauvreté, est une insulte à cette pauvreté fière de l'être.

Il y aurait, aussi, des espèces spécifiques qui se plaisent au beau milieu de cette zone, et qui ont reçu le renfort  des défenseurs de la nature, opposée à son ennemi naturel, l'homme moderne*. Comme cette préoccupation a forgé des liens internationaux, la France a l'obligation de trouver un endroit identique, et d'y transférer toutes ces espèces menacées. 

Longtemps, l'homme accédant à la conscience réfléchie, s'est demandé ce qu'il faisait là, au sein d'une nature peuplée de méchantes bêtes, et fort peu confortable. Il est arrivé à la conclusion qu'il avait été créé par une société de dieux (très hiérarchisée, cependant), et que, s'il en bavait, c'était parce qu'il s'était mal conduit. Les bases de ses religions futures étaient posées. Effectivement, pratiquement toutes partagent ce mythe fondateur, d'une erreur de création.

De nos jours, il se voit...ou plutôt, il voit "les autres", comme la nuisance absolue, le ratage de l'évolution, dont la disparition, lui-même en dernier, sauverait la Nature. 

En attendant que cette issue fasse l'unanimité, empoisonner l'existence des inconscients constitue le minimum humain.

Sceptique

*Les préhistoriens définissent l'homme moderne comme la dernière version de l'évolution de la lignée "homo". Nous en faisons tous partie. Mais on prend en compte très souvent le niveau d'accès aux "artefacts" créés par l'homme tout au long de son parcours, qui ne parait pas achevé, mais de plus en plus problématique, ou carrément nuisible. Pour les "saints des derniers jours", l'aéroport de N.D. des Landes** en est le paradigme dans la France d'aujourd'hui. Ancienne ou nouvelle, une religion crée une logique imparable.

**Dans les manuels de géographie, les landes ne sont jamais décrites comme opulentes et paradisiaques.