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Sceptique
2 février 2009

Diagnostic et traitement de la surdité

Une compétition s'est ouverte le 29 Janvier, et le peuple français a été institué en jury. Il aura à décider qui, de la coalition syndicale, ou du gouvernement de la République française, est le plus sourd et aura à se précipiter chez le renommé Audika. On lui demande, pour se faire une opinion juste, et rendre un bon arbitrage, de faire le tri entre les informations déversées dans ses oreilles à lui, peuple français, et de décider entre deux interprétations radicales: 1)Il y a une vraie crise, mondiale, conséquence des bêtises commises par les financiers, américains en premier lieu, qui a fait disparaître des sommes énormes, et mis en faillite des millions de familles et d'entreprises diverses, aux États-Unis et dans le monde. Il faut mettre toutes nos forces financières dans la relance de notre économie en la modernisant et en la rendant plus compétitive. Certains secteurs très menacés sont prioritaires. Il faut éviter leur faillite et les pertes d'emploi qui en seront la conséquence. "On" comprend, mais c'est toute la nation qui est concernée. 2)C'est du pipeau. La crise ne nous concerne pas, elle n'est pas de notre faute, on n'en a rien à faire. Mais le gouvernement veut en profiter pour nous faire serrer la ceinture, et nous faire travailler par force et sans augmentation. Tout l'argent disponible doit être distribué aux services publics et aux salariés pour améliorer le pouvoir d'achat. Il faut laisser crever les coupables, les banques en premier. Si l'État refuse, on lui fera une vie impossible, un nouveau 1968, cette fois, jusqu'à ce qu'il dise "pouce" et remette le pouvoir aux syndicats, qui le garderont, ou le remettront à leurs partis de confiance. Voilà le choix que nous, présumés bien-entendants, avons à faire. Mais comment pourrons-nous le faire connaître? Si l'un ou l'autre des compétiteurs est sourd, il n'entendra pas. Si chacun des deux l'est pour son compte, le peuple égosillé sera-t-il démissionné? Par l'un ou l'autre des concurrents, ou par les deux? Sceptique Post-scriptum: La descente aux enfers qui n'en finit pas, balayant jour après jour les espoirs d'un arrêt de la chute, rend plus vraisemblable une condamnation sans appel de notre système économique libéral (ou capitaliste, préféreront dire certains). Les autres volets du libéralisme, au premier rang desquels, les libertés individuelles, nos institutions démocratiques, nous seront arrachées par les repreneurs du pouvoir. Le refus de bouger le petit doigt pour "sauver" le système et le pouvoir qui le défend, est donc explicable. Il faut prendre toute la mesure de cette menace: ce n'est pas seulement notre modèle économique qui est en péril, mais notre civilisation, pourtant encore bien jeune, si on ne considère que ce qui suit le Siècle des Lumières. De multiples dictatures, nationales, ou une mondiale, universelle, voilà ce qui nous est promis comme panacée. À méditer.
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Commentaires
S
Je ne dissimule pas le contenu de mes craintes (voir mon post-scriptum).<br /> Le gouvernement ne peut pas céder sans s'exposer à une crise politique le disqualifiant et mettant en cause sa légitimité. Que pourrait-il en sortir,tant politiquement qu'économiquement, compte tenu du contexte économique mondial?
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P
je trouve quelque peu partiale votre présentation des deux "interprétations": l'une apparaît quand même non pas tant plus radicale mais plus absurde que l'autre.
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Sceptique
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