La baisse de la TVA dans la restauration fut elle un jeu de dupes?

La réduction de 19,6% à 5,5% de la TVA, demandée il y a longtemps par cette profession non délocalisable, et finalement arrachée à nos partenaires européens, devait être récompensée par des réductions de prix, des améliorations des salaires des employés, des embauches pour les soulager, des investissements pour améliorer l'accueil des clients.

"Mon oeil!" semblent s'être dit "in petto" les professionnels intéressés, si l'on en croit les premières statistiques et les commentaires tendres et sympathiques de nos médias, réunis en une grande chorale nationale, chantant en canon.

Qu'en dit le gouvernement, premier coupable de l'acte de faiblesse et de l'ingratitude qui suit?

Rien ou presque. Chose promise, chose due. Et les professionnels concernés de préciser qu'il s'agissait de voeux et non de conditions.

Qui a raison? Eh, bien, le gouvernement qui a tenu sa promesse et n'a pas repris de l'autre main les avantages potentiels de la mesure. Le dirigisme préventif, toujours tentant dans notre pays, obsession de notre opposition, n'a jamais fait ses preuves.

"Alors, on laisse faire?", protesteront certains? Que l'on sache, il n'a pas été annoncé en même temps que la baisse de la TVA, que les professionnels de la restauration "à la place" seraient dispensés de présenter leur comptabilité en fin d'exercice.

Et l'argent remis à la disposition des professionnels par l'allégement de la TVA devrait se retrouver dans les bénéfices déclarés*, et dûment imposés comme tels.

Il fallait sûrement, pour la plupart (60%, dit-on) que six mois de travail au nouveau taux leur permettent d'évaluer le bénéfice réel de la mesure. Six mois de test pour savoir, en début d'un nouvel exercice annuel, comment mieux utiliser qu'en impôt le supplément de bénéfice dégagé. De toute façon, la crise et la concurrence exerceront leur pouvoir de modération, surtout dans la restauration courante.

Sceptique

*Sauf fraude fiscale, qui n'est pas spécifique.