27 septembre 2009
G20, ou G vain?*
Géographies, histoires, cultures, développements, différents, les vingt pays rassemblés à Pittsburg pour coordonner leurs actions pour une bonne sortie de crise et la prévention de la suivante, ont eu nécessairement du mal à parvenir à un résultat qui satisfasse tout le monde. Les états garderont en fin de compte l'essentiel de leurs prérogatives.
Du coup, dans le paysage médiatique spécialisé, les fleurs noires sont presque aussi nombreuses que les roses et les blanches. La prédiction du passé et celle de l'avenir rivalisent. La perplexité du citoyen ordinaire, elle, ne sort pas de la crise. Qui croire, telle est la question?
Je lisais il y a quelques instants un éditorial qui date un peu et qui est consacré à un autre sujet, la fameuse crise climatique. L'auteur exonérait l'individu de toute responsabilité (il faut bien qu'il respire, le pauvre!) et reportait la faute supposée sur "la société". Mais comme de toute évidence la société est composée d'individus, il était normal que ces individus soient incités à modifier leur comportement pour diminuer globalement la production de CO2. Comme quoi, on paye toujours des gens pour enfoncer des portes ouvertes!
Transposons cette lapalissade à la crise mondiale, et nous avons alors à nous interroger sur ce que nous pouvons faire, chacun dans notre coin, pour contribuer à la reprise de la vie de l'humanité dans son ensemble. Vider l'océan avec une petite cuiller, c'est possible si on s'y met tous, non?
Le philosophe André Glucksman souhaitait, et, je pense, le souhaite toujours, que le niveau de conscience du citoyen s'élève. Sûrement, mais pas pour refaire "Fenêtre sur cour", chercher la faute de l'autre. Désigner un bouc émissaire.
Je ne peux parler que pour la France et les français, et il me semble que nous atteignons des sommets en matière d'intolérance, de mépris, de méfiance, de pratique de "c'est pas moi, c'est l'autre". Les médias, internet, font circuler des tonnes d'injures, de propos haineux, de souhaits de mort. Toute solidarité en dehors du pré carré est taxée de ridicule. Le club des yakas se porte bien.
Il en résulte que pour sortir de cet engrenage qui est notre marque depuis des siècles, nous n'avons pas pu éviter de nous doter d'un système politique qui repose sur le fait majoritaire et qui est bien obligé d'imposer la volonté d'une courte majorité sur une forte minorité. Laquelle recommande à ses partisans la désobéissance civique la plus intense possible, tout en souhaitant ardemment reprendre le pouvoir pour faire sa fête à ce qui restera de la majorité actuellement aux affaires.
Sceptique
* La formule est de Jacques Attali.
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