Ségolène Royal, suite:"Les deux pieds dans SA région et un oeil sur 2012"

C'est le titre d'un article du Figaro, qui commente les très récentes passes d'armes de Ségolène Royal, avec le gouvernement de Sarkozy d'une part, avec la patronne des Verts, Cécile Duflot, d'autre part. La Patronne du Poitou-Charentes serait en droit d'ajouter à son patronyme le complément de "d'Artagnan" tellement son ardeur de bretteuse est évidente. 

Forte de ses convictions, et de leur logique, Cécile Duflot, on ne peut moins "politique", s'en est prise aux propos catégoriques de Ségolène, alignés sur les revendications des associations de victimes de la tempête Xynthia. On sait que ces revendications sont celles des propriétaires qui n'ont pas beaucoup souffert de l'irruption de la mer dans leur lotissement, ou parfois, pas du tout. Ils ne veulent pas qu'on démolisse le urs maisons et qu'on les oblige à partir de leur commune. 

Sans avoir le besoin de se déjuger, Cécile Duflot, approuve les décisions radicales qui ont provoqué tant d'émoi, et qualifie d'irresponsables les plaidoiries de Ségolène. Laquelle la renvoie dans les cordes sans douceur. 

Il semble bien que la décision du Président Sarkozy, prise "à chaud", s'est ensuite formalisée à partir de documents qui n'étaient peut-être pas à jour, ce qui avait comme conséquences de condamner certaines maisons non concernées, et d'en épargner d'autres, qui avaient fait trempette. Le gouvernement, interpellé, a botté en touche en admettant que les victimes pouvaient en appeler aux tribunaux, tandis la Présidente-bien-élue de la Région Poitou-Charentes attaquait, "bille en tête" , les décisions elles-mêmes et leurs bases topographiques. De sa part, il se pourrait bien que ce fusse très bien joué.

Comme je l'ai écrit il y a trois jours, Ségolène Royal a mis dans sa poche, sous son mouchoir, sa revendication d'être l'écologie incarnée. L'écologie, c'est encore, pour longtemps, "pour les autres", donc , pas pour ceux qui , sur le moment, n'en ont rien à faire. Comme les diverses victimes de Xynthia. Son fief "picto-charentais" ne lui fait pas oublier l'ambition nationale chevillée à son corps. Au contraire, il est, ce fief, son marche-pied vers la présidence. Si Nicolas Sarkozy, las des attaques personnelles, mais pénétré du sentiment d'avoir accompli le devoir qu'il s'était fixé, décide de ne pas se représenter*, le tapis rouge se déroulera immédiatement devant les pieds de Ségolène Royal. Il y aura peut-être en face d'elle un candidat de droite capable de balayer l'impopularité accumulée. Mais si ce n'est pas le cas, la voie sera...royale! Elle n'aura pas de mal à arrondir les angles de son discours de gauche pour se rallier les électeurs de droite, effrayés par un PS orthodoxe, ramenant dans ses fourgons les communistes et les trotskistes.

Sceptique

*Si les principales réformes sont accomplies, une majorité de gauche n'y reviendra pas.Ils savent bien qu'elles sont indispensables.

Note du 20 Avril 2010: Lire, dans le "Monde" du 20 Avril(p.17), la synthèse de Gérard Courtois, "Xynthia, ou la nouvelle guerre de Vendée". Ce qu'elle m'inspire: "la politique n'est une science, mais un savoir-faire."