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Sceptique
19 avril 2010

Jean-Pierre Raffarin au Grand Jury RTL-LCI-Le Figaro

Jean-Pierre Raffarin fait partie des hommes politiques "centristes", c'est à dire qui professent des opinions parfaitement identifiables, mais au service desquelles ils ne veulent mettre aucune autorité. Seulement une persuasion caressante.

"Apaiser et mobiliser" sont les maîtres-mots de l'ancien premier ministre de Jacques Chirac, après sa victoire de 2002. On lui doit les premières réformes de notre système de retraites, entamant les privilèges des agents de l'État et des services publics.

C'est au nom de ce point de vue centriste qui répugne à tout autoritarisme, quelle que soit la nécessité d'une action politique, que Jean-Pierre Raffarin "conseille en douceur", par des propos à la cantonade, un Président auquel il est sincèrement fidèle, mais auquel il reproche d'avoir "désacralisé" la fonction présidentielle en s'exposant trop.

Fidèle, oui, il l'est, affirmant son accord avec ce qui est spécifiquement ciblé par l'opposition, la politique des prélèvements obligatoires, et le projet de réforme des retraites. Il approuve et défend le "bouclier fiscal", qui limite à 50% les prélèvements sur les revenus, quelque niveau qu'il atteignent? Ce renoncement à une fiscalité confisquatoire lui parait la condition de l'attractivité de la France par des investisseurs étrangers. Quant aux retraites, écartant la hausse des cotisations et la réduction des pensions, il ne lui reste à défendre que l'allongement de la période de cotisation, ce qui, à ses yeux, devrait suffire à améliorer les comptes des caisses de retraite. Nul besoin, donc, de déplacer l'âge légal. Qu'il reste permis de prendre sa retraite à 60 ans, minorée si la durée de cotisation n'est pas accomplie. Ses propos sur la pénibilité m'ont paru vagues, sauf sur un point: ne pas attribuer un coefficient de pénibilité à l'ensemble d'une profession, ce qui serait un retour aux régimes spéciaux.

Le seul sujet qui ne lui paraît pas d'actualité est celui de la publicité à la télévision publique. Ce ne serait pas le moment de batailler sur cette question de principe.

S'il est vrai que le Président Nicolas Sarkozy "en prend plein la gueule", au point que ses ennemis le voient K.O. avant la fin de son mandat, le rêve de Jean-Pierre Raffarin d'un rassemblement pacifique de la société française autour de La Raison n'a aucune chance de s'accomplir. Les discours les plus récents des leaders syndicaux et des politiques du P.S. sur la question des retraites sont sans la moindre ambiguïté: c'est non, non et non. Les retraites convenables seront réservées aux privilégiés du public, et payées par les prélèvements nécessaires sur le travail privé*. Comme avant et pour toujours.

Des grèves des services publics mettant à genoux le pays, qui suppliera le gouvernement de céder sur tous les points, constituent l'arme qui n'a rien de secret. Elles mettront à rude épreuve la démocratie française. Elle est programmée et attendue depuis Mai 2007. Il m'étonnerait que le gouvernement ne s'y soit pas préparé. C'est sur ce champ de bataille que se déterminera l'avenir de la Vème République.

Sceptique

*Sur ce sujet des prélèvements sociaux, Jean-Pierre Raffarin prône leur basculement du travail vers la consommation. Autrement dit la TVA sociale. Celle-là même qui a failli faire perdre les élections législatives de Juin 2007.  

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