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Sceptique
22 avril 2010

François Hollande, un candidat

À deux ans de la prochaine élection présidentielle, il est normal que des hommes ou des femmes, convaincus de leurs compétences, et animés par une ambition suffisamment forte, révèlent leur projet, de candidature, et d'une politique qu'ils aimeraient faire, au cas où ils seraient élus.

À droite, Nicolas Sarkozy, malgré les désaveux et les grincements de dents, n'a pas encore achevé son programme, et le bilan de ce qui a été accompli n'est pas complet. Il dispose toujours d'un parti politique prêt à se mobiliser pour sa réélection en Mai 2012, s'il confirme sa candidature...à la candidature. Car l'UMP a, elle aussi, des primaires à accomplir, dans ses statuts. Actuellement, ses concurrents de droite, comme Dominique de Villepin, comme Alain Juppé, n'envisagent pas de participer à la primaire de l'UMP. 

À gauche, au P.S. pour être précis et concret, il y a déjà des candidatures à la candidature qui sont crédibles. Je ne crois pas trop à celle de Dominique Strauss-Kahn, titulaire d'une fonction qui l'a hissé à la renommée mondiale. La quitter pour entrer dans l'arène socialiste, puis française, ne parait pas logique. Malgré son originalité et sa capacité à établir des relations saines avec la droite modérée, Manuel Valls est trop jeune, et manque de références politiques comme un passage par un ministère clé. Ségolène Royal, forte de ses 47% de voix en 2007, trouvera peut-être en dehors du P.S. les voix nécessaires pour être placée avant le ou la candidate officielle du P.S., à l'issue du premier tour.

L'entrée en scène de François Hollande est intéressante. Son premier handicap est de n'avoir jamais eu de fonction exécutive notable et de n'avoir construit sa renommée que comme homme d'appareil, maintenant la cohérence apparente d'un parti politique très hétérogène. Ses propos, confiés au "Monde"(18-19 Avril 2010) sont honnêtes et mesurés. D'abord, et c'est important, il ne jette pas dans la poubelle socialiste le COR (Conseil d'Orientation des Retraites), fondé par Lionel Jospin, Premier Ministre de la cohabitation avec Jacques Chirac*. Il admet que résoudre le problème du déficit abyssal des retraites par une augmentation des prélèvements (sur les entreprises et les revenus) n'est pas la solution, tout en égratignant la recette de l'allongement de la durée de cotisations, la préférée du gouvernement de Nicolas Sarkozy.

Il prend ses distances avec les rêveries de l'orthodoxie socialiste**, qui méconnaît la gravité de la crise, et le déplacement du centre de gravité de l'économie mondiale vers les pays émergents, au détriment de l'Europe, en général, et de la France, en particulier. Il déplore avec raison l'option systématique en faveur des retraités(futurs), au détriment des jeunes, diplômés, et sans emploi. Car dans la logique des fanatiques de la retraite à 60 ans, il y a le sacrifice de l'emploi des jeunes, ou de leur bien-être, au minimum. Qu'ils soient salariés, travailleurs indépendants ou entrepreneurs, ce sera à eux qu'incombera la charge des retraités, dans un rapport qui marche vers un pour un.

Son second handicap, comme pour tous les autres candidats et programmes de sortie de crise, à la fois structurelle et conjoncturelle, c'est la mouvance écologique et ses convictions régressives et autarciques. Comment leur faire une place dans une majorité de gouvernement, au prix annoncé?

Sceptique

*Résultat de la calamiteuse dissolution de l'Assemblée Nationale en 1997, soufflée par...(un nom de candidat, censuré)

**Les citoyens de gauche se reconnaissent à ce qu'ils portent leur portefeuille à gauche. Car pour le coeur, cette position est trop commune et non sélective.

 

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