Ghassan Salamé, un homme à écouter.
En matière d'information, j'ai mes habitudes. J'ai une préférence pour la modération, le professionnalisme, la capacité d'écoute réelle des journalistes, la résistance au sensationnalisme, et quelques autres vertus du même genre. Ce doit être très dur pour cette profession d'éviter les effets nocifs et usants de la concurrence, de la surenchère, de la fabrication d'un sensationnel à partir d'un fait banal. Alors, quand il s'agit d'événements réellement dramatiques comme la série de catastrophes subies par la Japon, ou le triomphe annoncé du dictateur Mouammar Khadafi sur son propre peuple, la surabondance d'une glose qui tourne au rabâchage est réellement lassante.
C'est en allant changer d'air sur France 24 que j'ai découvert, à l'occasion d'un entretien, Ghassan Salamé, ancien ministre libanais, Professeur des Universités, et présentement Directeur d'Études à Science Po-Paris.
J'ai été agréablement surpris par sa clarté d'analyse des événements du Magrheb et du Proche Orient, sa hauteur de vues, son absence de propos polémiques, juste une condamnation de la politique de George W. Bush, et de sa prétention à imposer la démocratie par les armes. Sa description du glissement des régimes autocratiques issus de la décolonisation, durs, mais honnêtes, vers la "ploutocratie" de leurs successeurs était particulièrement convaincante.
Nous disposons là d'un expert qu'il y aurait intérêt à davantage consulter.
Sceptique