Nicolas Hulot, Président de la République?

Le mouvement écologiste rassemble dans son corps doctrinal le catalogue de tous les dangers que l'espèce humaine, prétentieusement nommée par elle-même "homo sapiens sapiens"*, fait courir à la biosphère, dont il n'est qu'une partie.

La biosphère, c'est cette mince couche, entre la haute atmosphère, et une "certaine" profondeur des océans**, où la vie est apparue, assez rapidement (quelques centaines de millions d'années) dans la longue histoire de la terre ( quatre milliards et demi d'années, écoulés depuis sa formation effective dans le système solaire.). 

Si nous contractons ce temps pour le réduire à vingt-quatre heures, nous n'apparaissons qu'au cours des dernières minutes. Que de dégâts en si peu de temps! Dans quelques secondes, ce sera fini: tous morts, sauf les bactéries et les plus petites bestioles, qui n'auront plus qu'à recommencer (il leur restera, en temps réel, quelques milliards d'années d'énergie solaire disponible.).

L'écologisme, rassemblant toutes les angoisses existentielles propres aux humains conscients, s'est fixé deux missions. Alerter, faire prendre conscience à tous les humains accrocs à la jouissance, de la perdition vers laquelle ils courent, et, sitôt que cette prise de conscience devient majoritaire, prendre en mains le destin de l'humanité et de la nature, pour sauver cette dernière, et quelques hommes dignes de figurer dans cette deuxième Arche de Noé.

Mais pour s'approcher du gouvernement, il est nécessaire, dans les sociétés humaines, d'entrer en politique. 

Science humaine ou simple savoir-faire, la politique (diriger la cité) ne peut se contenter de critiquer. Elle doit "aller au charbon", prendre des responsabilités, faire accepter le principe et les réalités de cette conduite aux hommes ordinaires qui l'habitent. S'il leur est trop demandé, ils se révolteront, et il faudra alors, soit céder et passer la pouvoir à d'autres, soit s'accrocher, au nom d'un intérêt transcendant, et réprimer les manifestations de mécontentement.

Chaque chose en son temps! Mais le temps presse, pour ces chevaliers de l'Apocalypse. Quelle serait la meilleure disposition humaine à exiger de leur candidat? La capacité de séduire, de convaincre, la masse encore énorme des clones de Jacques Dutronc ("J'y pense, et puis j'oublie"), ou plutôt la capacité de commander, de se faire obéir par tous les moyens?

Le deuxième modèle, ils l'ont déjà sous la main: Eva Joly, ci-devant ayatolette blonde, droguée à la fraicheur circumpolaire et à l'air pur de l'océan, et chasseuse de mauvaises têtes dans les sections spéciales de la magistrature française (par mariage). Le problème qu'elle leur pose, c'est sa rudesse, son impatience à faire rentrer dans le rang tous ces français vautrés dans les plaisirs gastronomiques, oenologiques, et touristiques. La majorité des écologistes sait que les français ne sont pas prêts pour la cuisine norvégienne***. Il ne faudrait pas les effaroucher dès la première tentative!

Le premier, c'est l'enjôleur, le médiatique, le pacifique Nicolas Hulot, qui s'est fait connaître par ses reportages somptueux et haletants à la fois, ouvrant les yeux des téléspectateurs sur les beautés de la nature vierge(?) qu'il découvre pour eux, d'un hélicoptère ou d'un U.L.M., parfois d'un bateau rapide, d'un hydroglisseur...Comme je ne regarde plus depuis longtemps ses émissions, agacé que je suis par ses prêches, je ne suis peut-être pas à jour sur la variété des engins motorisés utilisés par le grand voyageur. Il est notoire qu'il a la préférence des français****, consultés par sondages.

Il avait fait un petit pas vers cet engagement en politique, dès 2007. On n'imaginait aucun succès, alors, mais il prendrait des voix à tous ceux qui postulaient pour le poste prestigieux. Ils faisaient grise mine. Il demandait un engagement solennel des candidats à un contrat avec la "planète", sous la forme d'une taxe carbone, frappant toutes les activités humaines profitables. "Tout" le monde signa, plutôt des deux mains que d'une seule. Et aucun n'osa employer de l'encre sympathique!. Délivré de la corvée, Nicolas Hulot retira son projet de candidature. Mais le gagnant, confronté à la réalité de la crise, à la poussée de chômage, par réduction de l'activité industrielle et commerciale, se résigna à s'assoir dessus! 

Je ne sais pas si Nicolas Hulot comprend quelque chose à la politique, mais il a des bons amis qui sont allés explorer cette jungle peu photogénique. Il lui ont dit, certainement, qu'il ne fallait compter sur personne pour mourir pour cette cause. Lui, Nicolas Hulot, qui exerce une profession sportive et dangereuse, n'est pas du genre à s'arrêter à ce risque. 

C'est pourquoi cette fois-ci (ça y est, c'est fait, annonce le "Monde.fr"), il "fait don de sa personne à la planète", dont la France est un confetti qui tient à compter. La présidence de la République Française sera la première étape.

Sceptique

* Le redoublement de sapiens décrit le développement exponentiel des connaissances cumulées depuis l'apparition de l'espèce.

**Il existe dans les grandes fosses océaniques des êtres vivants adaptés à la pression, à l'absence de lumière, et à la température des fumerolles volcaniques qui leurs apportent les éléments chimiques nécessaires à la chaine alimentaire.

***Un de ses "chefs" a cassé cette réputation(vérifiable sur place) en remportant un des trois prix Bocuse de l'année 2010. Mais quels sont les critères du prix Bocuse?

****Les français sont prompts à pardonner les abus d'usage des moteurs à explosion et des engins à deux ou quatre roues qu'ils tirent. Les voitures et les motos sont les dieux lares de tout foyer (sauf de quelques citoyens exemplaires demeurant dans les centres de grandes villes).