François Hollande au Grand Jury RTL-LCI-Le Figaro

J'étais sur la route à l'heure de l'émission, hier soir, Dimanche 10 Avril 2011. Ce n'est qu'en fin de nuit que j'ai pu en écouter la version "audio", diffusée par le site RTL.

Mon commentaire sera nécessairement succinct. Je peux cependant attribuer à ce candidat socialiste à la primaire un certain nombre de vertus. Il n'est pas inquiétant, il n'est pas sectaire, il n'envisage, ni de coller point par point au programme concocté par les "penseurs" du Parti, ni de rançonner telle ou telle catégorie de français. 

Bien sûr, il considère que la politique de celui qui devrait être son rival au deuxième tour, en supposant qu'il représente le P.S., ne lui permettra jamais de remonter le handicap d'impopularité cumulé au fil de ses cinq ans de mandat, et que le candidat (ou la candidate du P.S) sera le Président de la République en 2012. Si possible, lui-même, et il n'est pas prêt à accepter une combine qui court-circuiterait la primaire convenue.

Il ne cache pas ses divergences avec les écologistes sur la question du nucléaire. Il ne lui parait possible que de réduire cette part du nucléaire dans notre fourniture d'électricité à moins de 50% en 2025. Si l'audit lancé par le gouvernement actuel montre l'absence de risque majeur pour l'EPR de Flamanville, il est favorable à son achèvement.

Je n'ai pas entendu un mot sur les "emplois d'avenir". Par contre il explique la philosophie de l'allocation d'études sous conditions de ressources, avec une contrepartie au service de la collectivité, et l'allocation de ressources accordée aux jeunes chômeurs, non éligibles, actuellement, au RSA.

Il défend sa vision de la fiscalité, nécessairement augmentée en volume, mais surtout rééquilibrée au détriment des plus hauts revenus. Il parait conscient de la nécessité d'améliorer la compétitivité de notre production industrielle, et donc, de ne pas l'assommer de charges. Il ne manque pas, bien sûr, d'adhérer à la solution d'une imposition différentielle selon la part donnée aux actionnaires. Comme si ces derniers étaient strictement inutiles*. Ce qui n'est vrai que dans une économie entièrement étatisée, ce qui n'existe plus qu'à Cuba (et encore) et en Corée du Nord (qu'on préfère oublier), et abandonnée par les socialistes d'aujourd'hui**.  

Il y a nécessairement une dose de "pensée magique" dans tout projet politique, qui ne peut faire entrer dans ses calculs la résistance, passive ou active, de ses "victimes". L'essentiel  est qu'il arrive à séduire un petit peu plus de 50% des électeurs. Et après, "pourvu que ça dure!"

Sceptique

*Ces "actionnaires" reçoivent ce qu'il reste de leur part après impôt (sur les sociétés), puis repayent leur propre impôt, soit forfaitaire(prélèvements sociaux) soit à leur taux d'imposition. Sans plus value des actions souscrites, la gloire d'être actionnaire est ce qu'est n'importe quelle gloire!

**Titillée par l'extrême-gauche, une surenchère de bêtise(s) est toujours possible.