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Sceptique
26 avril 2011

Alerte: la Rougeole et la Quatrième République reviennent!

Quel rapport, allez-vous me dire!? Pas évident, en première analyse.

Le retour, inquiétant, de la rougeole, frappant des adolescents et des adultes jeunes, avec son lot de formes sérieuses et compliquées, nécessitant une hospitalisation, et pouvant laisser des séquelles, c'est la conséquence d'une posture et d'un comportement. 

La posture, c'est, la médecine préventive, et l'État qui l'impose, qui nous emmerdent, en limitant notre liberté. On est en République, on fait de ce qu'on veut! Le comportement, c'est de ne pas faire vacciner ses enfants, c'est de ne pas se faire vacciner. Ces maladies oubliées, dont on n'a plus peur, tout en disqualifiant la médecine et la protection collective*, qu'en a-t-on à faire?

La nostalgie de la IVème République, et son corollaire, le rejet de la Vème, qui est stable, personnalisée par un Président élu au suffrage universel, et qui se croit autorisé à nous gouverner, sous prétexte d'une majorité réunie sur son nom, c'est celle d'un laxisme bon enfant, dont le retour nous permettrait de souffler.

C'est bien sûr tout faux! Il y a cinquante ans, les français sortaient à peine de la médiocrité de l'entre-deux guerres, des souffrances et des privations de l'occupation. L'histoire de chaque famille était marquée par quelques maladies graves, mortelles ou invalidantes. La prévention était encore enseignée à l'école, les citoyens d'alors avaient du respect pour la science et ses avancées spectaculaires. La médecine scolaire exigeait les vaccins, les médecins les administraient, des petits et grands fléaux disparurent, furent oubliés.

Ils n'étaient pas moins préoccupés par le spectacle permanent d'une instabilité politique ne laissant que quelques mois aux gouvernements qui se formaient par d'improbables alliances. Les bonnes idées, les compétences, se neutralisaient jusqu'à l'impuissance. Une affaire comme la Guerre d'Algérie s'enlisait, sans qu'un accord sur le moyen d'y mettre fin ne rassemble les politiques de l'époque. Le Général De Gaulle , et son projet de restaurer l'autorité de l'État, s'il dérangeait les hommes politiques qui l'avaient poussé vers la sortie dès 1946, était attendu avec ferveur par les citoyens, nullement unanimes sur cette question algérienne, en fait. Chacun attendait de lui la solution qui lui tenait à coeur. Son préalable institutionnel fut largement soutenu. Ses premières décisions furent soumises à référendum, contournant les résistances parlementaires. L'élection du Président, doté de nouveaux pouvoirs, fut également soustraite aux élus.

Même la Gauche, qui avait combattu la nouvelle constitution, trouva bien commode la stabilité qu'elle assurait au travail politique, y compris en période de cohabitation. Ce point faible fut corrigé par la réduction du mandat présidentiel, aligné sur celui de l'Assemblée Nationale.

Peut-être en raison de l'activisme particulier du Président actuel, contrastant avec la démobilisation de son prédécesseur, des voix se manifestent, reprises par des médias, pour proposer de mettre fin à cet intermède de la Vème République, et d'aligner notre système politique sur celui de nos voisins et partenaires européens. Le modèle belge est très tendance!

Ce n'est manifestement pas le point de vue des principaux candidats à la présidentielle de 2012, gonflés d'espoir par les mauvais sondages du président sortant, et qui sauraient quoi faire du pouvoir qu'ils pourraient conquérir**. Mais il est intéressant d'entendre s'élever des voix qui veulent plus qu'une cinquième république entre des mains de gauche, et souhaitent un retour aux délices de la quatrième.

Ce détricotage de la prévention, le retour souhaité de l'instabilité politique, des jeux parlementaires et des crises gouvernementales, sont deux facettes d'un même atavisme, celui qui se brisa, il y a longtemps, face aux conquérants romains et germains. Goscinny et Uderzo en tirèrent une matière propre à nous faire rire, mais la réalité peut toujours se faire sérieuse.

Sceptique

*Les médecins eux mêmes offrent un front désuni face aux attaques dont leur science est l'objet. Pour la plupart, ces maladies, ils ne les ont jamais observées au cours de leurs études ou stages. Elles étaient devenues fictives.

**Ils ont bien le projet de l'affaiblir par un retour partiel au scrutin proportionnel, mais pas trop!

 

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Commentaires
C
Oui, comme vous le dites, tant que l'effort consiste à ne pas garder sa TV en état de veille, et pour autant qu'on puisse le claironner... <br /> Pour ce qui est de la IVe, je vois assez bien Mélenchon en René Coty.
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S
Je suis d'accord avec Claude Allègre. Son ancien parti, le P.S. le rejette....pour incompatibilité de caractère(le dégraissage du Mammouth!) et parce qu'il y a le prix à payer pour les voix des Verts.<br /> Le Président Sarkozy a, lui aussi, payé un tribut aux Verts, en lui sacrifiant l'agriculture "classique". Il s'est sorti du piège à temps. Mais l'agriculture scientifique et d'avant-garde attendra des jours meilleurs.<br /> Il est un fait qui pèse sur les décideurs, c'est le penchant de l'opinion en faveur des thèses écologistes....tant que l'effort à faire n'est pas trop grand.
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L
"...les citoyens d'alors avaient du respect pour la science et ses avancées spectaculaires".<br /> <br /> A propos de la science et de la défaite du progrès, un excellent papier de Claude Allègre, en cliquant sur : http://toutsurlachine.blogspot.com/2011/04/opinion-la-defaite-du-progres-claude.html
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Sceptique
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