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Sceptique
25 avril 2011

Georges Tron au Grand Jury RTL-LCI-Le Figaro

Georges Tron me semblait être apparu sur le devant de la scène politique à la suite d'un bon choix, celui d'accepter un poste de secrétaire d'État à l'occasion du dernier ajustement du Gouvernement. Lui qui passait pour un membre de la mouvance "de Villepin", le voilà qui était neutralisé par sa participation au gouvernement.

Mais ce n'était qu'un retour, sans doute rendu plus visible par sa présence aux côtés de l'ancien Premier Ministre de Jacques Chirac, qui renforce son ambition, du désir de faire perdre Nicolas Sarkozy en 2012, si sa candidature est confirmée. Ce que tout laisse penser.

L'apparence était trompeuse. Il avait déjà tenu le poste qu'il retrouvait. Et sa carrière politique n'est pas celle d'un "bleusaillon". Sa collaboration a été précieuse à Édouard Balladur et à Jacques Chirac. Ses mandats électifs ont été gagnés et conservés avec une enviable majorité. Georges Tron apparait comme un homme politique avisé, et un rigoureux gestionnaire.

Non, ce qui l'a fait inviter au Grand Jury, c'est cette contradiction entre deux décisions simultanées de politique sociale, la première étant d'obliger les entreprises en meilleure situation financière à verser une prime à leurs salariés, libre de charges, celles-ci étant payées par l'État, la seconde étant de prolonger d'un an le gel du "point d'indice" des agents de la fonction publique.

Et tout ce qui possède un micro ou un traitement de texte de faire savoir, urbi et orbi, que les fonctionnaires n'auront aucune augmentation cette année et verront baisser leur pouvoir d'achat. La semaine dernière, Xavier Bertrand, à la même tribune, expliquait la différence entre des entreprises en reprise d'activité et de bénéfices, et l'État, contraint de lutter contre le déficit public.

Cette fois-ci, Georges Tron précise, sans entrer dans le détail, que le point d'indice compte de moins en moins dans le traitement des fonctionnaires, mais que d'autres dispositifs permettent de maintenir le pouvoir d'achat des agents de l'État. 

"Mais si le pouvoir d'achat est maintenu pendant la vie active, par des primes non incluses dans l'assiette des cotisations, c'est le montant de la retraite qui en pâtit!."

"La retraite moyenne dans la fonction publique est très proche de la même, privée. Grâce au taux de remplacement de 75%, il y a un maintien du pouvoir d'achat."

"Ne craignez-vous pas une agitation syndicale pour la rentrée?"

"Le climat syndical est très calme, car nous sommes en contact permanent. Ils reconnaissent notre travail. À l'étranger, la situation des fonctionnaires est bien pire. Les baisses de budgets, les gels ou les baisses d'émoluments, s'ajoutent aux réductions d'effectifs."

"Ce gel de l'indice sera-t-il durable?"-"Tout dépendra de la conjoncture."

"La Cour de Comptes est encore plus sévère, elle demande des mesures encore plus drastiques!" "Elle est dans son rôle" (Sous entendu, la politique a le dernier mot!)

"En ce qui concerne le secteur privé, où en est la division en trois tiers des bénéfices: Un pour les actionnaires, un pour les investissements, et le dernier pour les salariés?"-"C'est un principe gaulliste. Certaines entreprises le peuvent, d'autres non."

Éric Revel soulève la question du recrutement de 440.000 fonctionnaires des collectivités locales. "C'est légal, constitutionnel, en raison des transferts de compétence. "Elles" (les collectivités locales sont libres). L'État rembourse. Mais en raison (de son déficit), il y a un gel des dotations. L'idéal serait d'associer les collectivités territoriales à l'effort d'assainissement des dépenses publiques."

Éric Revel, encore, soulève les inconvénients de la prime, limitée aux entreprises de plus de cinquante salariés. L'effet de seuil ne va-t-il pas décourager les entreprises (de moins de 50 salariés), de grossir?

"Tous les seuils posent un problème."

"Un poids lourd du gouvernement a laissé entendre que le non remplacement d'un fonctionnaire sur deux devrait être abandonné pour l'enseignement et la police?"-"Nous voyons à terme un retournement de la démographie, qui nous amènera à nuancer la règle. Mais nous n'y sommes pas encore. Les effectifs de la police et de l'enseignement permettent encore des aménagements."-"Donc, vous continuez?"-"On continue."

"À l'hôpital, c'est inapplicable!"(Mougeotte)--"Ce n'est pas appliqué. Les effectifs des hôpitaux ont augmenté de 15%."

"Et la parité?"-"Dans les promotions, elle n'est pas respectée"(alors que les concours font recruter une majorité de femmes.). Il fa falloir trouver un système de contraintes et de sanctions pour se défaire de cette habitude."

....À la politique, maintenant! Des résultats partiels d'un sondage montrent que les votes ouvriers vont majoritairement à Marine Le Pen, et 15% seulement à Nicolas Sarkozy!"

"Il est regrettable qu'ils aillent à un programme irréaliste, incapable de résoudre les problèmes de l'industrie. Je constate qu'ils ne vont plus vers l'extrême gauche. Le gouvernement de Nicolas Sarkozy a été confronté à des crises à répétition. Aujourd'hui, sa priorité est de rétablir les comptes publics, rendant possibles de nouvelles mesures sociales.

"J'ai examiné la situation de la Suède: elle a, en toutes circonstances, préservé ses comptes publics. Dès qu'ils sont rétablis, elle en fait profiter les catégories qui en ont besoin, comme les retraités. Au Canada, nous avons observé des méthodes plus souples, qui responsabilisent les agents des services publics. Nous voudrions nous en inspirer pour en réaliser une adaptation à la France."

"Le projet de Borloo: rassembler les centres, autour de sa candidature?"-"L'UMP a été la réponse aux méfaits des divisions. Il vaut mieux ne pas casser qu'avoir à recoller!"

"Une primaire à l'UMP?"-"Je ne suis pas favorable au principe*. En 2012, si Nicolas Sarkozy confirme sa candidature, il sera le plus capable, le plus expérimenté, pour être le candidat naturel de l'UMP."

"Comment ferez-vous pour dissuader Dominique de Villepin, qui semble bien décidé à se présenter contre Nicolas Sarkozy?"-"Il reviendra sûrement dans la famille. Ce n'est pas le moment (de faire pression)."

"Sa critique, avec d'autres, de cette idée de suspension des accords de Schoengen?"-"Je ne l'ai pas entendu comme ça.Mais il existe une clause de sauvegarde qui permet la suspension et la recherche d'autre moyens."- "N'y a-t-il pas un risque de porter un coup à l'intégration européenne?(Revel)- "Dans l'État actuel des choses, ils facilitent le transfert des problèmes aux états voisins (s.e., c'est ce que les italiens font).

"Pour conclure (J.M. Aphatie) la seule action du moment, c'est de lutter contre les déficits publics? C'est la rigueur?""

"Nous sommes engagés dans une politique de responsabilité"(ricanements)...."Une politique économique responsable pour mieux satisfaire les demandes sociales."

Décidément, Georges Tron a un bel avenir!

Sceptique

*Fin 2006, une "primaire" fut organisée à l'UMP, car un ou deux poids lourds, comme M.A.M. avaient des ambitions. Elle servit surtout à démontrer que le candidat Nicolas Sarkozy était porté par un vrai plébiscite militant. En temps normal, le parti gaulliste s'en tient à la personnalisation de sa direction, et à la prééminence du Président de la République en exercice

 

 

 

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