Dominique de Villepin au Grand Jury RTL-LCI-Le Figaro
Ou le Nouveau Mystère de la Passion
Rédempteur, sauveur, et (peut-être?) martyr, voilà comment se présente Dominique de Villepin.
Le choeur commence par le martyr, qui ( toujours selon le choeur), mettrait fin, trop tôt, à sa mission. "Pas du tout" va protester DDV. Certes, le Sanhédrin, obéissant aux ordres de Ponce-Pilate, a retenu contre lui l'intention d'utiliser l'affaire tout en la sachant pipée, mais d'une part son abstention de mettre le holà à l'affaire n'était que prudence, et sa condamnation "avec sursis", ne l'empêcherait pas de fonder son Église!
Jean-Michel Aphatie fait alors remarquer que sa comparution, avec les auteurs du complot, devant un Tribunal correctionnel "ordinaire", était contraire à la constitution. Ministre de l'Intérieur au moment des faits, son cas aurait du être disjoint et jugé par la Haute-Cour de la République. "Je n'ai pas fait obstacle à la procédure, Je ne maitrise pas tout, Je ne cherche pas à comprendre tout!"
"Donc, la Constitution ne vous est pas appliquée, et personne ne s'en étonne", observe en conclusion, Jean-Michel Aphatie.
Yves Thréard en rajoute en relevant que l'ancien Premier Ministre insiste sur l'acharnement du Ministère Public. "Le Ministère Public obéit au Président, insiste DDV, parlant de "deux poids, deux mesures".
Éric Revel observe qu'il a, à plusieurs reprises, rencontré son Ponce-Pilate à l'Élysée, et qu'il aurait pu, à ces occasions, demander des explications sur ce qu'il considérait comme l'effet d'une malveillance. "Pas question", répond-il, "j'étais consulté sur les affaires sensibles du moment, et, seul, mon "devoir républicain" comptait". Le martyr esquive tout autre commentaire.
Il sera plus prolixe en "démontant" la rumeur, "lâchée" par Luc Ferry, sur ce Ministre, surpris au cours d'une orgie avec des jeunes garçons, au Maroc, et qui aurait été "exfiltré" avec la complicité du Consul de France à Marrakech, et de l'Ambassadeur de France à Rabat.
"Ce n'est pas du tout comme ça que cela peut se passer, observe-t-il. Un consul, un ambassadeur, ne pourraient prendre de telles initiatives, ils auraient rendu compte au Quai d'Orsay, et il en aurait entendu parler".
Comme les journalistes insistent, il attaque la profession en exprimant le souhait qu'elle soit soumise à une sorte de censure sur les faits-divers, dont les médias abusent. Tout le contraire de la critique de nos médias par les américains, donc!
L'accusation de "machisme", faite à notre classe politique? Tout à fait justifiée, reprend vivement DDV.
Agacé par la moue ironique de JM Aphatie, DDV lance soudain:"Le citoyen devrait se réveiller, prendre sa place dans le débat politique (au lieu de l'abandonner aux "hommes politiques"). Il y a une coupure entre les français et les hommes politiques, et tel Sganarelle , il en fait la raison de l'échec des grands thèmes des trois derniers scrutins présidentiels: la Fracture Sociale, l'Insécurité, la Rupture. Si la France est ingouvernable, ce serait par manque de participation des français. Moi qui pensais qu'ils faisaient de la résistance!
Sur les grands thèmes de l'actualité (la politique de l'énergie, l'Europe) il prend nettement la position "chèvre-chou", moitié-moitié. À propos des mains qui lui sont tendues (une paire, pour le moment), il répond:"Je ne suis pas un homme d'alliances, mais de rassemblement(!!!).
"Pensez-vous arriver à empêcher Nicolas Sarkozy d'obtenir un deuxième mandat? Très gêné par cette question directe, il finit par l'évacuer.
Une dernière estocade du journaliste sur ce jugement "d'échec global" de politiques auxquelles il a participé à des places de responsabilité, une ultime esquive, et c'est, enfin, l'arrêt de son "chemin de croix"!
Sceptique
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