CGT, PSA, à la manoeuvre...

Il y a une vérité en matière d'industrie automobile: le marché n'est que de remplacement en Europe de l'Ouest*, il est d'accès à la possession d'une voiture dans sa partie Est, encore loin d'avoir rattrapé, en niveau de vie, la partie Ouest, et dans les autres nations émergentes du monde, les BRICs. dont le marché est immense.

À la fois en raison du protectionnisme des pays en développement, ou déjà "émergents", les firmes de l'industrie automobile, de dimension internationale, sont incitées à produire là où "on" achète. Elles sont aussi tentées de répartir leurs productions en fonction de leur valeur ajoutée: les petits modèles demandés par la majorité de leur clientèle doivent être produits dans les pays à faible coût de main d'oeuvre, les gros et luxueux, peuvent être produits dans le pays d'origine, car leur marge est plus forte, et les clients sont moins regardants.

Quant à la gamme moyenne, dont la demande est fonction de la prospérité et de la confiance de la classe...moyenne, elle est sur le fil. Tout dépendra, en ce qui la concerne, du résultat de l'élection présidentielle de 2012.

C'est pourquoi il n'est pas du tout invraisemblable que la firme PSA ait envisagé la délocalisation de sa gamme moyenne....après 2012. 

Pour le moment, elle a un contrat moral avec Sarkozy et son gouvernement qui ont sauvé PSA et Renault en 2008-2009, au plus fort de la crise, grâce à des avances de trésorerie, et à la prime à la casse. Parmi les réactions à la rumeur de délocalisation de son usine d'Aulnay s/Bois, celles du gouvernement a été claire: "ce serait une trahison!". À double titre: en plus de l'ingratitude, du manquement à la parole, elle assurerait un supplément de voix à la gauche, elle pourrait provoquer la défaite de la droite.

L'action "d'espionnage économique" de la CGT, la livraison aux médias de son résultat, est le coup de pouce donné à l'actuelle opposition, qui en fera ce qu'elle pourra, mais surement quelque chose.

Ce qui est certain, annoncé, c'est qu'en cas de victoire de l'opposition en 2012, malgré toutes les proclamations en faveur de notre industrie, déjà bien mal en point pour des raisons structurelles léguées par les années Mitterrand et Jospin, toutes les parties privées de notre économie passeront une certaine quantité de mauvais quarts d'heure, jusqu'à ce que le désastre ouvre les yeux. Car les convictions en matière d'économie des chefs d'orchestre de la gauche n'ont pas varié depuis les années 80. Et celles de l'écologie politique, encore moins. Les bagnoles, ils sont contre. Quant à l'extrême gauche, premier violon de la gauche, elle est pour la révolution, point-barre.

Voilà pourquoi PSA était muette, mais pensait à l'avenir. Voilà pourquoi la CGT "l'a ouverte", pour le précipiter!

Sceptique

*Il n'y a plus qu'une seule Europe, mais sa partie contrôlée par l'Union Soviétique n'a pas encore rattrapé son retard.