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Sceptique
21 octobre 2011

Présidentielles 2012: premières ébauches.

Crise mondiale, crise de l'Euro, chômage tenace, drame grec, Printemps arabes(pluriels et variés), fin "mussolinienne" de Mouammar Khadafi, "j'y pense et puis j'oublie!"*.

Au cauchemar, à la déprime, à l'angoisse pour le lendemain, l'opposition oppose les contours d'un beau rêve ou d'une nouvelle Révolution. Sans oublier le retour à l'Âge d'Or, vous savez, celui qui précédait le crime de Prométhée, le dieu traître qui a appris à l'humanité à faire du feu.

Il ne fait pas que paraître qu'au bout de cinq ans d'une présidence "anormale" de Nicolas Sarkozy, le peuple français exprime lassitude et démangeaisons. La promesse d'une présidence "normale", le séduit. Qu'est-à-dire?

Depuis que les sociétés humaines se sont dégagées de l'humanité primitive, il y a trois problèmes qu'aucune n'a réussi à résoudre: l'Égalité, la Fraternité, et la Liberté.

Dès qu'une société atteint une certaine dimension, elle se stratifie de manière pyramidale, depuis une base large, vers un sommet qui n'est plus que très rarement une pointe, mais reste une plate-forme étroite. Il n'y a pas que la vue qui est meilleure avec l'étage. La vie, aussi. La crise actuelle a sensiblement aggravé le profil de la pyramide, qui a maintenant celui d'un temple d'Asie.

Les révolutions tentent de faire tenir la pyramide sur sa pointe. Aucune n'a réussi jusquà ce jour. Irrésistiblement, la pyramide ainsi disposée s'effondre, et reprend sa forme initiale. Seule, la place de ses éléments constitutifs a changé.

La fraternité, l'amour entre membres de la même espèce, est bien vite apparue aux plus sensés comme un idéal qui valait peut-être le coup d'être atteint. Mais, hélas, les Dieux semblent trouver plus pratique de "diviser pour régner". La tour de Babel fut leur première manifestation d'opposition, et l'épuration qui se fit dans les cieux n'a rien arrangé! Sur terre, la société française a placé toute sa raison(cartésienne) dans le 50/50, avec quelques mouvements , précaires, révocables, et de faible ampleur, à la marge. Il a fallu beaucoup de travail pour trouver la meilleure formule donnant de l'efficacité à l'ensemble. Il en faut encore beaucoup pour empêcher des combats meurtriers entre les deux parties d'éclater au moindre prétexte. Une précaution très sage a été adoptée définitivement, l'interdiction générale des armes, blanches** ou à feu. Les transgressions sont à l'origine des crimes. "Nobody perfect!" 

La liberté, on ne peut pas dire que nous ayons à nous en plaindre. Certains, pourtant, gémissent d'avoir à la partager avec les autres. Ils revendiquent des privilèges, le droit imprescriptible de faire n'importe quoi. À ces accrocs de la liberté, notre société répond que son abus est dangereux, et, aux obstinés, elle la retire, pour un temps plus ou moins long. Il se trouve donc, en France, comme ailleurs, des citoyens qui dénoncent une atteinte permanente aux libertés. 

La situation politique à sept mois de l'élection présidentielle de 2012 est recentrée sur les conséquences internes de la crise mondiale qui sévit depuis 2008 et qui touche gravement l'Union Européenne depuis quelques mois. Pour l'opposition et ceux qui mettent leurs espoirs sur elle, la crise s'arrêtera avec l'alternance politique. À l'anormal succèdera le normal, à la crise succèdera la non-crise. Les responsables de la crise sont désignés: ceux qui détiennent les leviers de commande économiques et financiers, et ceux qui détiennent les leviers politiques et qui sont "aux ordres" des précédents. Car une conviction particulière a une puissance inégalée: le monde de la finance et des affaires a acquis un pouvoir devenu capable de dicter ses exigences aux politiques chargés de gérer les besoins des peuples. Il suffira d'abattre ce pouvoir pour rendre aux politiques et à leurs mandants, les peuples, l'indépendance qu'ils ont perdue. 

L'idée, moins manichéenne, selon laquelle c'est la prospérité qui est devenue une drogue, et que toute drogue doit être produite et vendue à ses drogués, et qu'il ne sert donc à rien de pourchasser ses fournisseurs, n'effleure que peu de monde. Que personne n'entend. Comme personne n'entend, non plus, le vrai discours des prophètes de la fin des temps, qui promettent une transition paradisiaque, garantissant le même niveau de bonheur, mais sans tous ces gadgets de la société capitaliste: voitures, avions, ordinateurs de poche, machines à laver, chauffage central, etc. 

Il faudra donc une énorme force de conviction, une combativité exceptionnelle, à Nicolas Sarkozy et à ses fidèles, pour fissurer, ébranler, et enfin surclasser le candidat "normal" de la normalité, celle qui va restituer à la France son état d'avant 2007.

L'avantage dont dispose le Président "anormal" sur son challenger, c'est que ce dernier a besoin de s'appuyer, malgré ses effectifs majoritaires dans la coalition, sur ses alliés encombrants et coûteux, que sont les Révolutionnaires d'une part, et les Austères d'autre part. C'est à dire des "anormaux" d'autres variétés que celle de Nicolas Sarkozy.

La Guerre des Gaules de Jules César et un bon livre d'histoire des batailles napoléoniennes seront des viatiques utiles!

Sceptique

*Refrain d'une chanson de Jacques Dutronc, inspirée par les malheurs de l'époque.

**Des armes blanches, il y en a plein les cuisines. Mais il n'est, ni commode, ni permis, de se promener avec.

 

 

 

 

 

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