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Sceptique
31 mars 2012

Un sondage....

C'est un sondage de l'Express.fr, comme il en fait souvent, à l'intention de ses lecteurs. Il a toujours la forme d'une "question à choix multiples". Dont les libellés sont plus que discutables, au point que, parfois, on n'y trouve pas son bonheur.

Ce matin, c'est à propos de Rama Yade. Qui s'apprêterait à se rallier à Nicolas Sarkozy. Les réponses aux questions de l'Express l'assassinent. Misogynes ou racistes, les jugements des votants sont imprégnés de mépris.

Rama Yade a été une pièce précieuse de la campagne de Sarkozy en 2007. Elle savait chauffer et emballer les foules de militants en attente du candidat. Élu, le Président eut sans doute tort de lui affecter un secrétariat d'état subordonné à Bernard Kouchner, qu'il eut non moins tort de nommer Ministre des Affaires Étrangères. C'était sûrement plus explosif que les soi-disant mélanges d'AZF. L'engagement politique de Rama Yade tient plus de la passion que de l'ambition. Elle n'hésita pas à dire ce qu'elle pensait, du satrape Mouammar Khadafi en particulier. La suite lui donna raison, mais il ne faut pas avoir raison trop tôt quand on est un personnage public. Nicolas Sarkozy dut arracher Bernard Kouchner des griffes de Rama Yade (l'inverse est plus "officiel", mais j'imagine mieux mon scénario!), et la replacer à bonne distance, le sport, aux côtés de Roselyne Bachelot. C'était pendant la  piteuse aventure de notre glorieuse équipe de France vers la coupe du monde en Afrique du Sud. Il parait que Rama Yade accorda à sa fonction un trop bon hôtel! Un boui-boui lui aurait mieux convenu, peut-être?

Bref, de crise en crise, Rama Yade finit par quitter le gouvernement, puis l'Unesco, où elle s'ennuyait, et se retrouva libre. Liberté dont elle profita pour narguer l'UMP et flirter avec le Parti Radical de Jean-Louis Borloo. Mais elle ne renia jamais le Président Sarkozy, qu'elle avait bien servi. Simplement, il y avait tout lieu de croire que leurs caractères n'étaient pas compatibles. Il y en avait trop de part et d'autre.

D'une intelligence brillante et d'un caractère fort, autodidacte, par comparaison avec un passage par l'ENA, Rama Yade est sans doute encore trop fougueuse pour s'entendre avec les vieux mâles qui trustent, en France, les postes de responsabilité politique. Mais son intelligence la tient à distance de l'opposition, dont la pensée est bornée par son dogmatisme. 

J'ai raconté par ailleurs (Think tank) ses échanges dans l'émission du même nom (LCI), avec Olivier Ferrand, de Terra Nova, "think tank" du P.S. C'était devenu autre chose qu'avec Charles Beigbeder, le chef d'entreprise, qu'Olivier Ferrand dominait par son verbe, sinon par ses idées. Rama Yade subjugue Olivier Ferrand, qui, manifestement, admire sa protagoniste, et peaufine ses propos.

Je me réjouis donc du rapprochement entre Rama Yade et le brain trust de Nicolas Sarkozy. Si Sarkozy remonte son handicap et gagne la course à l'Élysée, il vaudra mieux que l'UMP l'aide à gagner un siège à l'assemblée, ce qui lui permettra une pratique démocratique réelle. Si elle y perd en spontanéité, elle y gagnera en expérience des hommes ordinaires. Elle restera toujours Rama Yade.

Sceptique

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