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Sceptique
7 mai 2012

Et maintenant?

François Hollande a gagné: 51% et des poussières. Nicolas Sarkozy a perdu: 48% et des poussières. 6% des voix ont été perdues, pour le second plus sûrement que pour le premier.

Si ces résultats sont constitutionnellement acceptables et légitimes, ils n'en restent pas moins les preuves d'une division droite-gauche profonde et durable du peuple français. La Constitution de la Vème République a pris acte de ce clivage et a rendu la France gouvernable à une faible majorité, mais liée par un contrat de gouvernement, rédigé comme celui d'un actionnariat de société anonyme: les droits sont proportionnels au nombre d'actions. D'où l'intérêt de l'étape suivante, les élections législatives, avec le même type de scrutin....pour le moment.

À droite comme à gauche, ce sont deux conservatismes qui s'opposent. Conservatisme de valeurs et d'une hiérarchie, d'un côté, conservatisme d'idées devant transcender la réalité, et d'avantages acquis, de l'autre. Des traits communs subconscients les réunissent: une défiance globale à l'égard de la liberté, à droite, une tentation d'en faire le privilège des bien-pensants, à gauche. Une approche différente de l'égalité: des chances, à droite, réelle et si besoin contrainte, à gauche. L'unanimité se réalise sur la fraternité: c'est une belle fiction. De part et d'autre, à un degré de franchise différent, la recherche d'un leader, d'une personnalité dominante qui puisse être une référence. La durée de vie de cette référence peut être longue, surtout après nettoyage et restauration soigneuse. François Hollande s'est efforcé de marcher dans les pas du père(adoptif) des socialistes, François Mitterrand. Nicolas Sarkozy, ce ce côté là, a été en manque. Au sens propre, et au figuré. Il ne peut être confondu avec le refondateur de la droite, De Gaulle, et il y a un vide historique réel entre les deux. C'est plutôt lui, Nicolas Sarkozy, qui fera figure d'ancêtre et de référence aux présidents de droite du futur. Car les handicaps structurels, auxquels a essayé de s'attaquer Sarkozy, ont été sauvés par la crise, qui a fait lever leur siège, pour aller colmater de vraies voies d'eau. C'est maintenant à François Hollande et à sa majorité de s'occuper, même en maugréant, du navire malmené par la tempête, et d'en revoir les points faibles. Car ils ne se sont pas transformés en points forts du simple fait du changement de majorité!

Si "la France seule", pièce maîtresse du patriotisme français, domine également tous les courants de pensée...française, la réalité est différente. C'est toute la flotte européenne qui est endommagée, plus particulièrement la méridionale...dont nous sommes les plus proches. Or, le rassemblement des États de l'Europe, la mise sous le même pavillon de l'escadre, était, et reste une fabuleuse idée. Même si le désaveu de ce rassemblement a réuni une bonne proportion d'électeurs, tant à droite qu'à gauche. Si chaque parti noniste de 2005 revendique pour lui la totalité des NON, la vérité est que le NON est, refoulé, ou assumé, dans le coeur de chaque français. Le OUI n'a jamais eu d'autre défenseur que la RAISON. Elle est quand même nécessaire! 

Nicolas Sarkozy, perdant, s'est retiré avec une grande dignité, appelant ses partisans à respecter les résultats de l'élection, et de rester unis autour des valeurs de cette droite là, et dans la structure qui les représente, l'UMP. Même si on ne peut jurer de rien, c'est certainement le bon sens.

Sceptique

 

 

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Commentaires
S
Tout le monde pense, peu, ou beaucoup, comme peu d'autres, ou comme beaucoup d'autres. À partir de ce que pensent des maitres à penser, ou à partir de leurs propres réflexions. Conformément à un cadre fixé, ou en toute liberté.<br /> <br /> C'est par référence à l'opinion la plus répandue qu'on peut se sentir "mal pensant". Les mal-pensants, en retour, définissent les bien-pensants, qui ne parlent jamais d'eux de cette façon.<br /> <br /> Paramo, ne jurez pas "que le français restera toujours (pour vous), une langue étrangère."<br /> <br /> À vous lire, on ne peut le croire. Et ce n'est pas une conviction à entretenir.<br /> <br /> Bianciotti, Kundera, Tahar Benjelloun, Andreï Makhine, Jorge Semprun, que de bienfaiteurs de la langue française de notre temps.
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P
Bonne conclusion Stoïc.<br /> <br /> <br /> <br /> Mais Sceptique se trompe, il ne mérite pas encore le titre de "Mal Pensant". <br /> <br /> Pour l'être il faut connaître ce que c'est "Bien penser". Alors et seulement dans ce cas, on explore les voies d'où "Bien penser nous écarte" s'écarte. Bien penser est comme un courant marin, ses bords sont flous et n'a pas vraiment de centre.<br /> <br /> <br /> <br /> Nous le suivons tous plus ou moins, certains plus consciemment que d'autres. Même ceux dont nous critiquons les croyances. <br /> <br /> <br /> <br /> En tout cas merci pour sa patience. Le français restera toujours pour moi une langue étrangère
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S
Bonjour,<br /> <br /> Le débat entre Septique et Parano semblant, au moins provisoirement, clos, je souhaite bien modestement exprimer la satisfaction d’assister à un échange qui de toute façon est productif. Et cela seul compte. <br /> <br /> C’est quoi, bien penser, mal penser, si ce n’est penser tout court ? Que fait on, lorsque l’on a conscience de ce qui conditionne notre existence si ce n’est penser. <br /> <br /> Chaque argument présenté est, comme ces myriades de grains de sable qui, associés et liés par un ciment, forment des parpaings qui serviront à construire des murs qui finalement constitueront une maison puis un village. <br /> <br /> Chaque argument n’est jamais exclusif. Il s’exerce sur un paradigme individuel fait d’une multitude de micro certitudes, de doutes, d’intérêts, de tendances naturelles – peut être génétiques – et lui fait subir de petites inflexions qui aboutissent quelquefois, souvent même, à une évolution de notre opinion. C’est pourquoi, un échange réfléchi, raisonné, sincère est éminemment utile à la formation continue de citoyens éclairés. Continuez à penser surtout ce qu’il « ne faut pas penser », le reste n’est que songe de perroquet.<br /> <br /> « Penser, c’est unifier des représentations dans une conscience ». E. Kant, Prolégomènes II <br /> <br /> Bien à vous
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S
Vous pouvez me classer sans hésitation et sans remord parmi les mal-pensants* irrécupérables. Mais, merci de vos visites et de votre sollicitude.<br /> <br /> <br /> <br /> * Je pense tout ce qu'il ne faut pas penser.
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P
Votre accusation contre ce "raisonnement ordinaire" qui aboutirait, selon vous, à la division des humains me semble superficielle.<br /> <br /> <br /> <br /> Là aussi cela est le fruit d'une mauvaise image de ce que est notre activité en société (politique)<br /> <br /> <br /> <br /> Non ! Ce qui nous divise c'est notre intérêt. <br /> <br /> <br /> <br /> Les activités des groupes en tant que tels peuvent se placer entre deux modes de fonctionnement, la coopération et la concurrence. Deux modes qui bien qu'ils nous semblent opposés s'observent souvent simultanément. <br /> <br /> <br /> <br /> Le raisonnement ordinaire (comme vous l'appelez) ne sert qu'à justifier des décisions que les humains prennent dans ces situations de concurrence ou coopération, en particulier de soumission (volontaire ou pas) à une autorité.<br /> <br /> <br /> <br /> Il y a des travaux en psychologie social que se sont penchés sur ces questions là. Notamment sur l'idéologie su système libéral.<br /> <br /> <br /> <br /> http://1libertaire.free.fr/JBeauvois25.html<br /> <br /> <br /> <br /> Il est important pour le débat autour du scepticisme scientifique d'avoir une vision fine de ce qu'est le raisonnement scientifique et les débats autour des aspects logiques et philosophiques.<br /> <br /> <br /> <br /> C'est à cette seule condition que l'on pourra faire face à ceux qui tombent du côté politique.<br /> <br /> <br /> <br /> Mais surtout c'est à cette condition que vous éviterez d'être manipulé par certains "marchands de doute" ( pro-nucléaires ou pro-OGM ) ou certains "marchands de certitudes" comme bon nombre d'économistes.
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Sceptique
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