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Sceptique
15 mai 2012

Nafissatou Diallo: la gauche a sa bienfaitrice

Dans la ligne de "si le nez de Cléopatre avait été plus long, l'histoire du monde (quelle prétention!) aurait été changée", le "Monde" fait cette découverte, et n'hésite pas à titrer son article de la plus explicite manière: 

"Ce que la Gauche française doit à Nafissatou Diallo".


Eh bien, le (ou la) journaliste qui a trouvé ça, a bien raison! Il(ou elle) a rendu un signalé service à son journal. Et, à notre époque, de presse souffrante, de presse martyre, un hommage à une sainte, même moderne, peut être lié dans le ciel!

Donc, remontons le temps d'un an, jour pour jour, à quelques heures près.

Le Parti Socialiste prépare la succession du Président de la République, dont le mandat se termine en Mai 2012. Depuis longtemps, il n'y a plus de Roi à faire sacrer à Reims pour qu'il soit légitime. Le successeur républicain du Roi de France est élu par le peuple français, divisé depuis très longtemps entre deux grosses moitiés, la gauche et la droite, après regroupement de tiers, de quarts, de dixièmes et de centièmes, pour faire le compte. Un déplacement de quelques pour cent de voix à la frontière crée la différence qui détermine le vainqueur.

Tout comme en ce début du quinzième siècle, le Parti Socialiste était partagé sur le choix de son poulain. Il y avait deux prétendants, un quasi officiel, Dominique Strauss-Kahn, en exil doré à Washington, USA, et un autre, audacieusement auto-déclaré, François Hollande. Pour la simplicité de la description je vous fais grâce des quelques princes et princesses légitimes pouvant également prétendre au trône. Le Parti était convenu d'une primaire pour faire le choix définitif. Mais en coulisse, DSK disposait d'amis sûrs, "anglais" et "bourguignons", qui feraient tout pour écarter le frêle prince de Tulle. Les bookmakers ne prenaient pas de paris sur ce dernier.

Mais voilà qu'à la mi-journée du 14 Mai 2011, heure de New-York, Naffissatou Diallo, femme de chambre africaine de l'hôtel SOFITEL de New-York, entre inopinément* dans la chambre du futur Président de la République Française. Or celui-ci est nu, car il sort de sa douche. Sous l'effet des rayons infra rouges émis par la somptueuse intruse, il prend feu, et il n'a à sa disposition que la recette de Ralph Nader pour l'éteindre, l'explosion de l'orgasme. 

Hélas, les saintes ont ce trait commun d'être farouchement fidèles à leur époux, Dieu en personne. Bouleversée par le péché accompli, la sainte femme, une fois ses esprits retrouvés, s'en plaint auprès de ses employeurs, qui préviennnent la police, etc, etc..Le lendemain matin, la France qui se réveille découvre avec consternation le sort infligé à son prince, l'arrestation dans son avion en partance, les menottes, la comparaison immédiate devant un juge qui le fait jeter dans une prison infâme.

La suite est dans toutes les mémoires. Brûlé, grillé, même, le meilleur ami ne pouvait plus être poussé vers le trône, que ce soit pour ses mérites, ou par les coups de pouce de ses fidèles. La compétition devait être ouverte, chacun devait avoir une chance égale. Tout le monde croisait les doigts pour que le sort écarte le prince de Tulle. Mais il était le mieux préparé, il était le plus fort, et ses rivaux et rivales durent se rallier à Lui.

Comme en 1431, celle qui avait permis la résolution du conflit dynastique avait été sacrifiée, en 2012, celle qui a changé le cours de notre histoire par l'effet incendiaire de ses charmes, pouvait être tout autant sacrifiée, mais par l'oubli. L'accélération de l'histoire permet sa réhabilitation avec une confortable avance. 

Sceptique

*Il y a eu une rumeur nettement moins sainte, et méchante, pour la belle africaine: elle aurait été l'agent de notre DCRI, mobilisée par son vrai chef, Nicolas Sarkozy, pour faire tomber le sérieux rival, dont l'inflammabilité était connue dans le milieu de la politique. "On" dit même que l'affaire du Carlton, de Lille, était sous le coude en cas d'échec du "coup du canapé", modernisé, de New-York. Une fois officielle la candidature de François Hollande, il n'y avait plus de raison à laisser fermée la boite du Carlton. On ne prête qu'aux riches!

Note du 16 Mai 2012:

L'article au titre...racoleur, dont j'ai reçu aujourd'hui la version "papier", ne fait pas beaucoup de place à l'héroïne involontaire, dont la plainte aurait épargné la France et son Parti Socialiste de bien des ennuis, dont le premier aurait pu être la mise à l'écart de l'élu François Hollande. C'est la peur rétrospective qu'il n'y ait pas eu de bombe à New-York, et que ce fusse le scandale du Carlton de Lille qui vienne disqualifier le Parti Socialiste dans son ensemble, et retourner l'électorat annoncé par les sondages.

Curieusement, les soutiens de DSK voulaient être aveugles aux faiblesses comportementales de leur champion, et François Hollande, pourtant pris à témoin des mésaventures de Tristane Banon, se serait contenté d'être sibyllin sur sa réaction à une entrée en lice de DSK. Le scandale du Sofitel, la plainte de Nafissatou Diallo, sont apparus après coup comme une chance pour tout le Parti Socialiste. La dette du P.S. à Nafissatou Diallo, ce n'est que ça. 

 

 

 

 

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