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Sceptique
21 mai 2012

François Bayrou au Grand Jury RTL-LCI-Le Figaro-2012-II

François Bayrou, privé du rôle de Raminagrobis dont il rêvait, croquant la Belette et le Petit Lapin, a pris avec philosophie son destin de non-Président, et limé ses griffes et ses dents. Son ambition est maintenant de rassembler autour de lui un maximum de centristes sorti des urnes des imminentes législatives, et d'être un sage à la disposition d'une Gauche aux abois..

Ah, confesse-t-il, si nous avions un scrutin proportionnel, c'est au moins soixante députés qui pourraient composer son groupe, le "Centre pour la France", force d'appoint à un P.S. confronté à des difficultés réelles et majeures, lui interdisant de continuer sa politique, et ne pouvant plus compter sur la tolérance de ses partenaires de gauche. Les délices de la IVème République, comme les grands vins, s'améliorent en prenant de l'âge. Mais à consommer avec modération quand même!

Le fond de son propos reste pessimiste, voire dramatique. "La crise n'est pas derrière nous, mais devant nous", répète-t-il à plusieurs reprises. Ce rôle de Cassandre, que personne ne lui dispute (dans le monde politique), lui plait, et l'avantagera, un de ces jours. Il devrait être vu, dans le futur, comme "le plus grand dénominateur commun", un recours. 

Pour ne pas être privé de ce rôle, mais aussi avec raison, il rejette l'hypothèse caressée par Étienne Mougeotte d'une victoire de la droite sarkozyste aux législatives, contraignant le Président socialiste à une cohabitation, et à l'abandon de ses contre-réformes. François Bayrou dit, et je l'approuve, que cette situation serait catastrophique pour notre pays. Il rappelle, également, que nos institutions ont limité le pouvoir des gouvernements de cohabitation par un droit de veto du Président, opposable aux décisions du dit gouvernement. Sans oublier le droit de dissolution, au bon moment, une fois assuré le retournement de l'opinion. Fatalité qui n'a pas été prise en compte par l'attelage Chirac-de Villepin en 1997.

Pessimiste sur l'avenir de l'Europe, il redoute les conséquences d'une sortie de la Grèce. Pour cette dernière, il préconise la prise en charge par les institutions financières européennes, la BCE, la BERD, et d'autres fonds conjoncturels, au lieu d'en laisser la direction aux États, et à leurs..."états d'âme". Il insiste sur la restauration indispensable de la confiance.

Èric Revel lui fait remarquer que son discours catastrophiste ne contribue pas à la restauration de cette confiance. François Bayrou admet "qu'il faut cesser de danser au bord du gouffre". 

À propos des difficultés spécifiques de notre économie, obérée, dans tous ses secteurs, par un droit du travail tatillon, il répond:" oui, il faudra aller vers plus de flexibilité...mais "on" n'y arrivera pas dans cette atmosphère de compétition (droit-gauche?). C'est pourquoi je veux être une  force de proposition.

En attendant, il désapprouve les initiatives, dans le sens d'un retour sur les réformes léguées par Sarkozy, évoquées par les néophytes du gouvernement. Un timide coup de chapeau à l'ancien président, assorti d'une critique de sa campagne, conclut l'entretien.

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