Brèves du Changement(I)
Cachez-moi ce savoir, que je ne saurais voir!
THNS* avait imposé à notre pauvre école une inquisition humiliante. S'inquiétant de la proportion importante de quasi-illetrés dans les collèges, les lycées et les universités, "IL" avait imposé un contrôle des connaissances acquises sous la forme d'un examen unique, organisé en fin d'année scolaire, dans les classes de CM1 de l'école primaire. Un outil d'évaluation de cette classe d'âge, d'un degré de maturité considéré comme suffisant pour être mesurable. On sait que les capacités intellectuelles parviennent à leur maximum, en tant qu'outillage, à l'âge de douze ans. Au delà, ce sont les connaissances qui s'accumulent, mais l'intelligence ne progresse plus, sauf blocage par inhibition. Le dit examen pouvait cependant, aussi, montrer des différences entre les établissements, à l'échelle locale, ou nationale. Les anomalies pourraient être analysées. Inutile d'ajouter que cette "exposition" ne plaisait pas du tout aux syndicats des enseignants concernés. Que leur employeur, l'État, puisse avoir des indices de qui faisait quoi, était insupportable. Pourtant, de mauvais résultats ne mettent pas uniquement en cause les enseignants. Les paramètres qui relèvent du recrutement des élèves, de la capacité de leurs familles à les soutenir dans leur effort, sont extrêmement importants. L'adaptation de l'école aux situations particulières, l'école pour chacun, est complémentaire de l'école pour tous. Mais pour cela, il faut une évaluation discriminante.
Le changement, c'est hier. Les résultats de l'examen de cette année ne seront connus, peut-être, s'ils le veulent, que par les enseignants qui l'auront fait passer à leur classe. L'année prochaine, terminé!
Tous les jeunes, ils sont beaux, tous les jeunes, ils sont gentils.
Le changement, c'est toujours vers hier. 1945. Il ne s'est rien passé depuis. Jusqu'à 18 ans, on est une petite tête, blonde ou brune. Petite, toujours. Le jour de ses 18 ans, on prend la grosse tête, on est majeur, électeur, justiciable, contribuable, sans discussion.
THNS, sur la base des rapports de ses acolytes, avait conclu, lui aussi, à un changement, mais en sens contraire: les petites têtes devenaient grosses et dures avec de l'avance sur les générations d'autrefois. Un autrefois qui ne remontait pas en deçà des années 70. De 21 ans, la majorité avait été judicieusement ramenée à 18 ans. Et voilà que depuis quelques années, des "petites têtes" de moins de 18 ans se singularisaient en se faisant voleurs à main armée, violeurs, ou même assassins. Pouvaient-ils, ou devaient-ils, être encore considérés comme des enfants? Couverts par les dispositions réservées aux mineurs, arrêtées en 1945?
THNS estima que non. Il fit préparer et voter, une loi qui plaçait les actes punissables d'un minimum de trois ans de prison, comme relevant des tribunaux correctionnels ordinaires, dès que leurs auteurs présumés avaient plus de seize ans. À crimes de majeurs, juges de majeurs.
À peine installée au Ministère de la Justice, Madame Taubira** a fait savoir que la Loi serait abrogée***. Retour à l'innocence de l'enfance.
Sceptique
*Très Honni Nicolas Sarkozy
**L'événement avait sans doute été imaginé "hier". Mais il a été "acté" ces jours-ci: un match de basket-ball, mettant en jeu des détenus et des surveillants, mais hors de la prison. Un joueur en a profité pour reprendre sa liberté. Quelle ingratitude!
***Les projets de retour sur les réformes accomplies par THNS sont aussi nombreux que les réformes elles-mêmes. Reste à savoir ce qui sera réellement rapporté.