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Sceptique
25 mai 2012

L'Affaire du jour: la "Guerre des chefs" à l'UMP

"La Guerre des chefs à l'UMP", c'est le titre unanimement martelé par les médias depuis hier, et analysé méthodiquement par les participants au "Politiquement Show", mené par Michel Field, sur LCI, hier soir, ente 19 et 20 heures.

Qu'on imagine cinq minutes ce qui se serait passé à Gauche si François Hollande avait été battu le 6 Mai? La défaite de la droite, le non renouvellement du mandat de Nicolas Sarkozy, son annonce d'un retrait de la vie politique*,ce n'est quand même pas rien. Il reste encore les législatives, dont la gauche victorieuse attend une majorité lui permettant de gouverner à sa guise, mais à l'occasion de laquelle les députés de la droite vont défendre leur bilan personnel et le siège qui le leur a permis. À la lutte droite-gauche évidente va s'ajouter la tentative de Marine le Pen d'ouvrir quelques brèches dans le mur du scrutin uninominal. Il ne manque pas de chapelles, en ce moment, où "on" brûle des cierges à la regrettée Quatrième République. Dimanche dernier, François Bayrou évoquait avec nostalgie son scrutin proportionnel, qui lui aurait permis d'avoir "son parti" à l'Assemblée, pouvant louer ses services à la Droite ou à la Gauche, selon les circonstances. Il n'y a pas que les français ordinaires à avoir la mémoire courte.

À droite, la campagne, son style, ses thèmes et ses rajouts ont été décidés par Nicolas Sarkozy lui même, et complètement assumés. Notamment, la reprise à son compte des états d'âme des électeurs du Front National tablait sur leur ralliement, au lieu de leur bouderie sous forme d'abstention ou de vote nul.

Il n'y a pas de traitement égal des partis extrémistes, à droite et à gauche. Les premiers devraient être interdits, les seconds sont bénits. Il est vrai qu'à l'extrême droite, les frontistes s'en croient, se voient déjà à la tête d'une France débarrassée de toutes ses obligations européennes et internationales. Tandis qu'à l'extrême-gauche, la nonne et le moine savent bien que leur moulin à prière n'égrenne que des bêtises, et le prophète Jean-Luc Mélenchon pratique l'évitement de toute responsabilité. Qu'on cause de Lui lui suffit bien. La Gauche de gouvernement, moyennant quelques petits cadeaux aux oeuvres de Charité-bien-ordonnée, travaillera tranquillement.

À droite, donc, il s'agit avant tout de sauver les meubles, et de préparer l'inéluctable revanche de 2017. Dans les meilleures conditions, avec le meilleur candidat possible. La tentation est évidemment de le faire désigner par l'appareil politique, mais la conjonction entre l'appareil et les militants et sympathisants n'est pas automatique. Le succès de la primaire socialiste est tentant (combien, à droite, et à gauche, pensaient qu'elle ne marcherait pas, qu'elle se tromperait, comme en 2006!), et qui plus est, son principe est inscrit dans les statuts de l'UMP.

"Consacrons-nous d'abord aux législatives!" implore le Secrétaire Général de l'UMP, Jean- François Copé. "Nous allons les gagner**, imposer une cohabitation  ou un partage du pouvoir au vainqueur de la Présidentielle", ajoutent en écho des notables du mouvement. S'ils peuvent tabler sur la réaction de parties prenantes au détricotage des réformes, indispensables, léguées par Nicolas Sarkozy, l'histoire des précédentes présidentielles de la Vème République n'autorise pas un tel optimisme. La versatilité française n'a pas ce rythme effréné! Seule la valeur personnelle de nombreux parlementaires de la majorité sortante limitera le reflux.

Les manoeuvres qui s'engagent dès maintenant pour préparer le rôle de l'opposition, ne changeront pas le résultat des législatives. Il y aura suffisamment de changements de titulaires pour assurer une majorité, peut-être courte, au vainqueur de la présidentielle. Mais il est peut-être nécessaire, à ce niveau de la politique qui n'est pas le mien, de "battre le fer tant qu'il est chaud". Il n'y a pas qu'une seule ambition, qu'un seul mérite, qu'un seul présidentiable à l'UMP. L'histoire de Nicolas Sarkozy a montré que le soutien du mouvement était essentiel. Et ce soutien a été massivement conforté par des adhésions nouvelles dès 2005. 

Ce qui est à respecter dans cette compétition qui s'ouvre dès maintenant, c'est le choix des adhérents. Dans les mois qui ont précédé l'élection de 2007, leur vote électronique massif, bien organisé, a légitimé le candidat et son programme. Là aussi, le désir de changement, de règlement des dossiers en souffrance, de sortie des routines, a été approuvé par des citoyens engagés et responsables. La plupart sont toujours convaincus qu'ils ne se sont pas trompés, qu'ils n'ont pas été trompés. Le résultat final du 6 Mai en témoigne. Les premières salves tirées par le nouveau pouvoir tomberont sur leurs objectifs, et feront mal. La nouvelle opposition recueillera les doléances des victimes.

Sceptique

*On ne peut exclure qu'il change d'avis un jour, la politique étant "une maladie", mais quelque chose me dit qu'elle ne lui est plus nécessaire, comme depuis sa jeunesse, qu'il en est guéri.

**L'incantation à la victoire appartient à la politique comme au sport.

Note du 27 Mai 2012: Une réunion au sommet de l'UMP a permis de calmer....un peu, ce jeu qui ferait mal aux militants et sympathisants. Jean-François Copé a trouvé les mots qu'il fallait pour atténuer ses précédents. François Fillon n'a pas été aimable avec lui, mais a fait des cartons sur le P.S. et "son" Président. La diversion a plu.

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