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Sceptique
28 mai 2012

Laurence Parisot, Présidente du MEDEF, au Grand Jury RTL-LCI-Le Figaro

Savoir "à quelle sauce le patronat pense être mangé", était important à l'occasion de l'arrivée au pouvoir d'une équipe qui ne les aime pas, mais qui n'a pas trouvé les moyens de s'en débarrasser, sans ruiner le pays et le mettre au ban des nations européennes (pour commencer).

Donc, le discours officiel est modéré, voire cajoleur, mais la médecine de Molière est présumée bonne pour cette catégorie-là, aussi.

Le nouveau gouvernement a été "toutes oreilles" pour le rapport de la CGT qui affirme que 45.000 emplois font l'objet de plans sociaux mis sous le coude pendant la durée des élections. Qu'en pense la présidente du Medef?

C'est un "habillage politique", répond-elle."Il y a un ralentissement économique en France et en Europe, en raison d'une chute de la compétitivité. Il n'y a rien de caché. Les employeurs ne peuvent rien décider sans en avertir leurs comités d'entreprises. En évoquer la possibilité avant cette révélation constituerait une faute pénale. "Il n'y a pas plus de plans sociaux en cours qu'il y a un an." Les ministres compétents disposent de toutes les informations sur l'état de santé de l'économie. Tous les mois une conférence de presse alerte les médias sur la conjoncture.

Les marges de nos entreprises sont les plus faibles de l'Union Européenne. Laquelle subit une dégradation lente, mais continue.

"Le Ministère du "redressement progressif" est-il utile?

"La question de la compétitivité ne semble pas abordée. La reconquête ne peut être simplement industrielle. Toutes les activités (marchandes), de toutes natures, sont utiles, et la politique doit être globale....sans ajoût de nouvelles taxes et de nouvelles contraintes. Il faut s'orienter vers les secteurs d'avenir, à l'échelle de toute l'Europe.

"Redoutez-vous une aggravation du chômage?"-"Je suis inquiète, beaucoup d'entrepreneurs sont inquiets."

"Que pensez-vous de cette idée de moratoire sur les licenciements?"-"Qu'est-ce que ça veut dire?" "Si pour sauver son entreprise, le patron, comme la vigie d'un bateau, perçoit un danger, une activité qui a cessé d'être rentable, ne doit-il pas s'en détourner?"*

Comment recevez-vous le volet économique du programme de François Hollande? C'est la perspective d'une hausse des prélèvements de 27 Mds d'euros**.Notre projet est de leur montrer qu'avec de telles charges, nous n'y arriverons pas. Il est surtout nécessaire de réaliser une coordination européenne. Or il n'y a pas d'élan commun. Un sujet "national" ne peut être sans solution européenne.

Yves Thréard, du Figaro, observe que le patronat a été absent dans la campagne. "C'est faux", répond Laurence Parisot, "par contre, c'est l'Europe qui en a été totalement absente. "Une remarque, poursuit-elle, savez-vous combien de personnes dans le ministère de Jean-Marc Ayrault ont une expérience de l'entreprise?....Une seule...Madame Valérie Fourneyron, Maire de Rouen."-"Mais, c'est un médecin!"(J.M. Aphatie)-"Elle a eu des responsabilités (proches) d'un chef d'entreprise (??)".***

"Que pensez-vous de ce patron d'Air France qui a droit à une indemnité de 400.000 euros, pour clause de non concurrence?"-"Je ne suis pas d'accord, mais le seul juge est l'actionnaire (dont l'État, à 15%). Je ne peux pas me prononcer sur toutes les entreprises."

"Et la taxation à 75% (du deuxième million d'euros de revenu)?"- " L'effet symbolique est positif, mais la France sera la seule à le faire, et je crains que l'effet réel soit négatif. Elle ne doit pas être nuisible (à l'ensemble de l'économie).

"Et le plafonnement des salaires des patrons d'entreprises à capitaux publics?"-"Là encore, si la France est la seule à le faire...?"Le retour de la retraite à 60 ans pour ceux qui ont commencé tôt et ont travaillé 41 années?"-Ce n'est pas raisonnable. Finalement, le projet pourrait aller bien au delà de ce qui était annoncé, et il se traduit déjà par une hausse des prélévements sociaux jusqu'à 0,5%, pour les entreprises et les salariés, au bout de cinq ans. Il se pourrait que soient retenus les trimestres validés (congés de maternité, chômage, maladies) et non, seulement, les cotisés. Ce qui augmente considérablement le nombre d'ayant-droits. Le financement prévu ne suffit plus****, et la retraite des actuels trentenaires est menacée. L'équité intergénérationnelle est sacrifiée. Les jeunes auront moins (à l'âge de leur retraite), pour que les vieux d'aujourd'hui aient plus. C'est complètement déraisonnable.

Et le SMIC?-"il a été inventé par un libéral, pour protéger les salariés de l'inflation. Son mode de calcul est adapté. Des hausses supplémentaires ne sont pas une bonne nouvelle pour l'emploi. Nous présenterons nos objections.

"La harangue en direction des grecs, de Christine Lagarde?"-" Cela ne sert à rien, il ne faut pas s'adresser aux peuples de cette manière!"...il faut les aider, pas les humilier...ne pas les tenter de se mettre sous la bannière des extrémistes....La Grèce doit rester dans la zone euro (les journalistes essaient d'introduire la variable "comportement des grecs", mais elle ne les écoute pas!)

"Conclusion, comment on s'en sort?"-"Revenir à un projet européen "offensif" et plus seulement "défensif", faire progresser l'intégration européenne(un gouvernement fédéral), s'adapter au monde nouveau, à l'image des États-Unis, des "BRICS"....Nous sommes (les patrons) dans le réel, il faut un retour (des politiques?)au réel.

On ne peut pas dire que nous en prenons le chemin!

Sceptique

*Le raisonnement des syndicats est à l'opposé: tant qu'une entreprise a des activités qui restent rentables, et positivent le bilan global, "elle" n'a pas le droit(moral) d'abandonner un "canard boiteux". Elle "doit" le maintenir à flot et compenser ses pertes.

**21 Mds d'euros nets, et raison d'une compensation sur un autre prélèvement.

***La supposition de Laurence Parisot me parait large. Rien de comparable avec le niveau de responsabilité d'un chef d'entreprise.

****Il ne concerne d'ailleurs que le régime de base. Un complément pour les complémentaires, déjà mises à mal par le retard apporté à la réforme des retraites, n'a pas encore été évoqué, et calculé. "Yaka, vous-dis-je!"

 

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Commentaires
S
Suppôt de la droite? Un mal déjà très répandu, et une épidémie à prévoir.
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C
Le raisonnement des syndicats (enfin, de la CGT) est clair : une entreprise, ça sert à donner du travail à un maximum de gens.<br /> <br /> Et quand j'émets un doute là-dessus, je me fais traiter de suppôt de la droite !
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Sceptique
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