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Sceptique
7 juillet 2012

Après les élections, les campagnes continuent!

Il faut avoir de la compassion pour les journalistes. À la fièvre excitante des élections, succède le vide relatif des premiers pas du nouveau pouvoir. Lequel a cependant ouvert, largement, la "chasse aux sorcières". Le pays vient de vivre cinq ans de malheurs qui ont éclipsé les deux mille ans précédents. L'épuration, au moins morale, ne fait que commencer. C'est une source de glose juteuse.

Dans la foulée de la dénonciation de la gabegie des prescriptions médicales(voir mon précédent "post"), en sont sorties promptement deux autres, le manque de coeur de chirurgiens esthétiques, qui font payer au prix fort le remplacement de prothèses PIP, fabriquées de manière frauduleuse, et la fréquence d'erreurs médicales aux conséquences radicales ou gravissimes.

Quant à la troisième, elle concerne la grande distribution, dont l'affichage des prix laisserait sérieusement à désirer, créant un risque à 60% de payer en caisse un petit peu plus que ce qu'il faudrait. Le strict calcul des probabilités de retards de transmission entre les réassortisseurs, qui regarnissent les rayons avec les derniers arrivages de marchandises, et le personnel qui corrige le programme informatique, ne devrait pas dépasser 50%. Ou même, en période de hausse des prix, être en dessous. Ces dix pour cent excédentaires ne peuvent être dus qu'à une subtile intentionnalité. CQFD!

Revenons aux problèmes posés par les chirurgiens. Ils ne semblent absolument pas complices du scandale des prothèses PIP, fabriquées avec un silicone manquant de résistance "in situ". Si certains ont pu se sentir embêtés d'avoir à réopérer leurs patientes, et avoir consenti un prix modéré, ils n'y étaient pas tenus. Leur niveau de responsabilité pour l'acte chirurgical proprement dit, était le même. Quant à ceux qui n'avaient pas placé la prothèse, ils ne pouvaient être tenus pour collectivement responsables, même moralement. Le recours au service public, dont le désintéressement est souligné, est possible, mais l'attente demandée (les praticiens de l'hôpital public ont des tâches multiples et variées), accable des femmes angoissées.

Le problème des erreurs médicales est une casserole accrochée aux basques des praticiens depuis qu'ils existent. Les sociétés modernes, impuissantes à réduire à zéro le risque, ont cependant légiféré en direction de leur meilleure réparation possible. Les assureurs spécialisés en savent quelque chose. Certaines spécialités ne sont carrément plus  assurables. Du côté des victimes, ou de leurs ayant-droits, et de leurs défenseurs, la loi du talion est tentante.

À l'analyse brute du phénomène, il faudrait ajouter une comparaison avec les organisations de la santé de même niveau de coût et de densité.

La surcharge des premiers échelons de notre système, les cabinets de généralistes, et les urgences des divers hôpitaux et des cliniques d'une certaine importance, semble le plus souvent en cause*. L'expérience insuffisante des responsables du premier tri, l'émoussement de celle des praticiens de ville accablés par la bobologie majoritaire, et la faillite de la formation médicale continue**, bloquée, à ma connaissance, par le conflit d'intérêts entre la Sécurité Sociale, qui veut en faire un outil de la maitrise des dépenses, les praticiens, qui voudraient que ce temps consacré à la formation continue soit indemnisé, et l'État, près de ses sous, contribuent, chacun pour leur part, à l'existence de ce taux, "plancher", mais médiatisé, d'erreurs médicales.

Sceptique

*Seules les grandes villes disposent d'équipes S.O.S-Médecins, urgentistes(généralistes et spécialistes) se consacrant uniquement aux urgences survenant à domicile. Ailleurs, ce sont les Centres 15 qui recueillent les appels et tentent d'évaluer la gravité de ce qui leur est décrit, puis, décident de la réponse à donner.

**"Autrefois", c'étaient les praticiens, groupés en associations de formation continue, qui organisaient, avec le concours des médecins hospitaliers, leur remise à niveau. Ils bénéficiaient de l'aide empressée de l'Industrie pharmaceutique, qui y trouvait un mode de contact plus intense et plus cordial avec les médecins, et assurait l'intendance et les plaisirs motivants. Mais l'accusation de collusion était facile. La puissance publique a fait en sorte d'entraver ces pratiques, dont le coût était indirectement supporté par l'Assurance Maladie. 

 

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