Peugeot-Citroën, Aulnay-sous-Bois, et le Président François Hollande.
L'événement a été abordé lors de l'interview du Président François Hollande, en début d'après-midi, après la revue du 14 Juillet.
"Que peut faire l'État, que fera l'État, (à propos de cet événement industriel bien mal venu)?" questionne CLaire Chazal, qui ajoute, provocatrice, "Jospin avait dit:"l'État ne peut tout faire."
François Hollande se cabre, et répond:"L'État ne peut accepter ce fait(accompli), et réagira". Et d'ajouter que l'entreprise PSA avait ce projet en tête, l'a nié quand une opération d'espionnage l'a dévoilé, et pourrait avoir promis à l'ancien Président de le garder sous le coude pour ne pas bouleverser l'élection présidentielle. Ce que lui, François Hollande, considère comme une trahison, un "coup de poignard dans le dos".
Ce disant, il conteste le droit de dirigeants d'entreprise d'avoir une préférence politique, de ne rien faire qui compromette le candidat de leur camp. Il donne à croire que lui-même et son équipe ignoraient tout de la situation du constructeur français qui avait délocalisé le moins possible, et de la raison pour laquelle, l'autre, Renault, s'en sortait mieux...à l'international!
Donc, lui, François Hollande, Président, n'est pas Jospin. Son gouvernement réagira. Oui, mais comment? Tout devient flou, mais coûteux, à première vue. Je crois comprendre que les modèles écologiques, c'est à dire les hybrides, seront plus largement subventionnés. Car il n'est pas question de revenir à la prime à la casse* qui a coûté cher et a abouti à l'importation de petits véhicules fabriqués à l'étranger**. À un moment, il précise:"le site d'Aulnay ne devra pas être...désindustrialisé". Ce qui ne veut pas dire que PSA devra y fabriquer des voitures. Mais qu'il devra oeuvrer pour que ses installations puissent être adaptées à d'autres activités, offertes par d'autres entreprises.
Car ce volontarisme ne peut tromper qui que ce soit de bon sens. La négation du surcoût de fabrication en France peut s'appuyer sur le salaire horaire moyen, plus bas que dans ces usines auparavant prospères et bien syndicalisées (Aulnay est particulièrement "infesté" à cet égard. C'est un boulet pour une entreprise privée, ouverte à la concurrence), et il n'est pas dans notre culture syndicale de faire un geste pour le patron quand il est en difficulté. "Qu'il crève" n'est plus dit, mais reste agi, et le résultat est le même.
Ce dont rêvent les syndicats, c'est d'une nationalisation des entreprises d'importance majeure, et de se voir attribuer le contrôle étroit de leur fonctionnement. Mais à ça, évidemment, François Hollande ne songe pas. Dans un premier temps, il s'agit d'enrober la pilule amère. Dans un second, de faire disparaitre Aulnay-sous-Bois sous le tapis. Le Président compte sur la politique qu'il entend mener pendant son quinquennat pour redresser l'ensemble de la production industrielle française et faire baisser le chômage. Là encore, "on" se demande comment, par quelle grâce notre compétitivité, dont la dégradation serait devenue de cause mystérieuse, ou simplement sarko-dépendante, serait sauvée sans qu'on touche à ses handicaps.
Sceptique
*Le stock de voitures obsolètes en circulation doit être bien réduit.
**C'est vrai: en Turquie ou en République Tchèque..Mais la rentrée d'argent dans les caisses de Renault et de PSA leur a permis de rembourser avec intérêt celui qui avait été avancé par l'État.