La condamnation des Pussy Riot: une "resucée" d'URSS

Condamnation "disproportionnée", ai-je lu. Si dans notre pays, cette forme de provocation n'aurait eu aucun lieu d'être, en supposant qu'elle ait lieu quand même, elle n'aurait pas été autant médiatisée, et n'aurait jamais été jugée à la demande de l'État.

Passer de la dictature à la démocratie est théoriquement possible, mais rarement "comme une lettre à la poste" (tout autant théorique!). La dictature est un système qui sélectionne les hommes les plus aptes à la brutalité, tout en créant des masses préparées à la soumission. Comme, par dessus le marché, la Russie née de la dislocation de l'URSS a connu le désordre, la foire d'empoigne, la misère pour la majorité, et la fortune pour les cadres de l'ancien système, à tout prendre, les victimes ont réclamé le retour à l'original, qui avait le mérite de la cohérence.

Vladimir Poutine, formé par le KGB, a trouvé la bonne recette: la religion pour les pauvres, l'argent pour les riches, la politique aux...politiques, recrutés par cooptation. Il serre les popes sur son coeur, ayant compris leur aptitude à la reconnaissance. Donnant, donnant.

Restent en marge du système les intellectuels, les artistes, les esprits libres, qui avaient mis tous leurs espoirs dans l'effondrement de l'URSS, ouvrant une porte vers la démocratie, garante des libertés. Ils sont minoritaires, comme au sein de n'importe quel peuple, en fait. En Russie, ils sont persécutés dans l'indifférence, celle des pauvres, et celle des riches. Les brutalités, allant parfois jusqu'au meurtre, des plus obstinés, ne sont dénoncées que par les médias occidentaux et les ONG spécialisées dans la défense des droits de l'homme.

Oui, il faut être héroïque pour être un opposant dans la Russie de Poutine.

Pas sceptique

Comments

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Oui, j'ai aussi été ahuri d'entendre des commentaires sur une "condamnation disproportionnée", comme si le scandale était la disproportion et pas simplement la condamnation, et surtout les poursuites !