FAUT-IL AVOIR PEUR DU PETIT MÉCHANT KIM?

Il y a dans le monde deux pays qui ne jouent pas le jeu de l'ordre mondial, en se rangeant sous une banière reconnue et respectée. Ce sont, d'un côté, l'Iran des mollahs chi'ites et d'Ahmadinejad, obsédé par l'existence d'Israël, et de l'autre, la Corée du Nord, entre les mains de la dynastie des Kim. La Corée du Nord est, elle, obsédée par la survie de la Corée du Sud, qu'elle n'a pas réussi à conquérir et soumettre au début des années 1950.

Pour compenser leur isolement et leur faible puissance, au regard de leurs ambitions à l'échelle mondiale, ces deux pays ont consacré d'énormes ressources à la mise au point de l'arme nucléaire et d'un vecteur capable de la transporter jusqu'au territoire de leur pire ennemi. Israël pour l'Iran, les États-Unis, pour la Corée du Nord.

Il y a deux attitudes face à cette menace:1)Oui, "Ils" sont fous, et capables de déclencher une guerre nucléaire mettant notre monde en poussière. 2)"Ils" ne peuvent pas ignorer que surveillés comme ils le sont, leur fusée intercontinentale coiffée de sa bombe aura à peine décollé, que leur territoire sera frappé par une réplique multiple, qui les anéantira. Ils n'ont aucune chance de tirer un profit quelconque de leur passage à l'acte.

Il n'est pas possible qu'ils ignorent le risque qu'on leur prête l'intention de prendre.

L'équilibre des forces nucléaires est tel que cette arme ne pourra jamais plus servir, à personne. En même temps, son existence est réellement dissuasive et contient les ardeurs guerrières de tous les hommes, y compris de ceux qui la possèdent.

Alors, pourquoi ces petits pays qui ne la possèdent pas, et qui auraient mieux à faire de leur argent que s'offrir un objet de musée, s'obstinent, contre l'interdit énoncé par les "grands" du monde, à réaliser une explosion nucléaire identifiable par tous les sismographes , et à envoyer vers le ciel une fusée qui devra être capable de transporter la deuxième bombe? Pour montrer au monde des puissants qu'ils en sont capables, d'abord. Pour démontrer, peut-être, aussi, que l'idéologie ou la religion qui les anime est un facteur multiplicateur de leur capacité. Il faut "donner à voir" au monde.

En 1951, l'URSS avait laissé faire son protégé, persuadée que la démobilisation des États-Unis les avait suffisamment affaiblis pour les paralyser. Le retour de bâton, l'ampleur du sacrifice des nord-coréens et des chinois pour seulement revenir au "statu-quo" conçu en 1945, a replacé les États-Unis dans leur fonction de protecteurs du monde libre. Rappelons qu'à l'occasion de cette guerre, très coûteuse en vies humaines pour les américains, aussi, l'utilisation de l'arme atomique avait été demandée par le Général en Chef Mac Arthur, et  que le Président Truman l'avait fermement refusée, limogeant le prestigieux chef militaire.

"N'ayons pas peur!" sera ma conclusion.

Sceptique