LES POLITIQUES ET LES TECHNOCRATES.

Les politiques sont les hommes, et les femmes, qui ont fait de la politique leur profession. Mais çrâce à la décision des électeurs, et non par le faire valoir d'un diplôme.

Les "technocrates" sont ceux qui ont appris le métier de la politique dans les grandes écoles. Ils sont en général cachés dans les hautes administrations, ou les cabinets des Ministres, qu'ils éclairent de leur savoir, dont ils préparent les dossiers, les discours, les décisions.

Les uns et les autres ont un rapport très différent avec la vérité en politique. Les premiers, les politiques, sont comme ces médecins d'autrefois, qui découvrant une maladie mortelle et incurable chez leurs patients, les rassuraient en niant le diagnostic fatal, et les accompagnaient jusqu'à la fin en leur jurant qu'ils étaient en bonne santé, et qu'ils enterreraient tout le monde.

Pour ne pas perdre leur réputation auprès des bien portants, ils disaient la vérité à quelques proches. Qui partageaient le secret avec la même piété.

Les technocrates, ce sont les cancérologues modernes qui mettent les pieds dans le plat, qui donnent à leurs patients le diagnostic, la procédure du traitement, les chances qu'il soit efficace, ou, même, radical. 

C'est pourquoi les technocrates sont toujours bien cachés, et astreints à l'obligation de réserve. Ceux qui sont libres de bavasser, sont les experts, qui vendent un bon prix aux journaux les articles où ils mettent les points sur les "i". Leur sérieux et leur difficulté limitent l'impact de ces articles, et aussi leur diffusion. Une grande partie du peuple des électeurs n'entend jamais parler des sombres prédictions qu'ils font au jour le jour, ou des traitement éprouvants et coûteux qui seraient indispensables.

La crise que vient de traverser notre gouvernement a illustré cette différence. Le Président, et le Premier Ministre, enfin décidés à sortir de la piété démagogique, avaient entamé le sermon écrit par un brillant technocrate tapi dans un recoin de l'Élysée. Mais ils ont eu droit à un chahut de Ministres atteints dans leurs convictions, à la fois d'être compétents, et d'avoir une légitimité égale à celle du Président de la République.

Il a fallu les mettre à la porte, et il n'y avait pour les remplacer d'une façon sûre que cet énarque plein de bonnes idées (d'énarque). Il a été nommé Ministre, ce qui le mettait à égalité avec les autres. Il a aussitôt dit des horreurs à entendre, cogné sur les idoles, et fait crier les politiques, du Gouvernement et du Parti Socialiste, plus fort que lui. Il s'appelle Emmanuel Moucron, et maintenant, la question qui se pose, est: est-ce qu'il se taira, ou est-ce qu'il fera comme ses pairs, se prendre pour le Président de la République....d'un futur proche?

Sceptique