LE TRAITÉ AVEC L'IRAN, ET SES PROMESSES.

Aboutissement d'une meilleure volonté iranienne, et d'une américaine également plus claire et plus obstinée, la négociation a eu le soutien d'autres nations, à la fois concernées par l'aspect militaire et les perspectives commerciales liées à la levée des sanctions. Celui de la France se voulait plus réservé et plus exigeant. Mais sans capacité de blocage.

Le seul gouvernement qui manifeste son hostilité de principe est celui d'Israël, arguant que le voeu de la destruction de l'État juif n'a pas été annulé par l'état iranien, ni par aucune opinion populaire musulmane. C'est encore trop leur demander. Mais la raison a retrouvé sa place à la tête des états impliqués. Les pouvoirs ne collent plus à l'opinion, ne s'en font plus les serviteurs. Pas plus dans les démocraties occidentales, d'ailleurs. Les opinions ne font plus la politique étrangère.

C'est paradoxalement aux États-Unis que l'opinion conservatrice, dont la représentation est majoritaire, maintient un risque de non-ratification par les représentants. Le Président possède des pouvoirs constitutionnels de contourner l'obstacle. La plupart des pays négociateurs n'ont pas de soucis de cette nature. 

Ma position personnelle, très personnelle, est que l'arme nucléaire ne peut plus servir à personne. Elle dissuade, y compris ceux qui la possèdent, en même temps qu'un vecteur à longue portée. Mais une décision de lancement déclencherait une réplique immédiate, rayant de la surface du globe l'expéditeur, avant même que son engin atteigne son objectif. Quel chef d'État déciderait ce suicide collectif, uniquement pour imaginer, juste avant qu'il meure, l'impact historique de son culot?

Tant que l'Iran était dans la main d'un homme, qui, par ses propos outranciers, pouvait se voir prêter cette folie, la méfiance était la première sagesse. Mais l'arrivée au pouvoir, démocratiquement, d'un homme modéré et raisonnable, est significative d'une maturation de l'opinion, particulièrement celle des jeunes. C'était une opportunité à saisir.

Les sentiments ne changeront pas avant longtemps. La Raison ne peut attendre, et peut même espérer accélérer leur mutation.

Sceptique