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Sceptique
15 octobre 2015

LA CGT A SES RAISONS QUE LA RAISON NE CONNAIT PAS.

La CGT, le syndicat qui donne le "la" à l'orchestre de la contestation sociale, a, dans le choix de la radicalité ou de la souplesse, des raisons intimes, jamais avouées. On ne peut les soupçonner que parce que son mode de réaction aux difficultés des entreprises n'est pas monolithique. 

Il est connu qu'il lui arrive de temps en temps de favoriser des accords pacificateurs. Son intranigeance aboutit, par contre, toujours à la disparition pure et simple du "canard boiteux".

La posture qu'elle vient de prendre dans le conflit d'Air France, oblige à une analyse complexe. La dimension politique, le coup de pied de l'âne à un actionnaire déconsidéré, l'État "hollandais", ne peut être écarté d'un... revers de main.

Reprenant la séquence depuis le début, le refus de la caste des pilotes de participer, par un modeste sacrifice de leurs avantages, à l'amélioration de la compétivité de l'entreprise symbole, a entrainé de la part de la direction un projet de réduction de l'activité de la Compagnie, en sacrifiant des lignes non rentables, permettant une réduction de personnel, touchant toutes les catégories.

Les violences sur les dirigeants du groupe, à l'occasion de la présentation de ces mesures, a créé un scandale de retentissement mondial. "C'est pas des façons!" a été la réaction presqu'unanime. L'événement a fait les "unes" de tous les journaux, "papier", ou audio-visuels, du monde. En France, personne n'a vraiment été surpris.

L'attention des politiques, des médias, et des syndicats, s'est polarisée sur ce "plan social". Oubliée la cause première, l'égoïsme de l'aristocratie de la compagnie. Pourtant autrement menacée par la disparition totale d'un Air France mis en faillite.

Si on se rappelle d'autres violences, accompagnant les mesures d'ajustement à une conjoncture difficile de grosses sociétés, anciennes, aux effectifs importants, et maintenant disparues, force est de s'interroger, de se demander si, dans un autre climat social, ces entreprises auraient pu être sauvées.

Il est difficile de voir un avantage possible de l'attitude du chef de file des syndicats. J'émets l'avis que ses dirigeants n'y croient pas du tout, et qu'une mise à mort longue, tumultueuse, et bruyante, donnera du sens et de la visibilité au combat syndical. Les pouces seront tournés vers le sol, comme au cirque romain. 

Qu'il n'y ait pas de paradis pour recueillir les victimes héroïques ne trouble pas la foi des troupes. Privées de tout recours juridique contre les "joueurs de flûte".

L'État, encore actionnaire de l'entreprise, se résigne. Qu'il perde ses actions en même temps que la France perdra l'entreprise, ne peut que le laisser indifférent. Un milliard de plus ou de moins est une broutille. Que ceux qui en ont achetées les perdent aussi, c'est le risque de la Bourse. Il lâche donc la direction, qu'il a contribué à nommer. 

Sceptique

 

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