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Sceptique
8 mai 2016

L'ACCÈS D'UN MUSULMAN À UN MANDAT ÉLECTIF DE PREMIER PLAN, EST IL POSSIBLE EN FRANCE?

On s'étonne, on s'angoisse, on admire, ce qui vient de se passer à Londres, où une personnalité du Labour, fils d'un chauffeur pakistanais, a été élu maire de la capitale.

Et, tout de suite, la question surgit, une telle élection serait elle possible en France? La réponse est, pour le moment, non.

L'immigration en provenance de notre "empire", avant, et après l'accès de toutes ses parties à l'indépendance, a été, comme en Angleterre, constituée de pauvres, venant y occuper des emplois peu qualifiés dans la construction et la grosse industrie utilisant le travail à la chaine.

Cantonnés dans les cités construites à la hâte pour loger les familles, les conditions pour une intégration facile et déterminante n'ont pas été réunies. L'instruction publique* s'est montrée particulièrement inadaptée à ce nouveau milieu, captif par ses moyens financiers et son ignorance de toute autre offre. Encore à la troisième génération, l'immigration nord-africaine et sub-saharienne comporte trop peu de diplômés de bon niveau, occupe encore des emplois peu qualifiés, et ne participe pas à la vie publique sous ses diverses formes.

Quant à la vie politique, elle y est globalement indifférente, et surtout sans aucune confiance. Il y a des immigrés dans les partis politiques, à peu près tous, y compris au FN, mais surtout à gauche, à des postes subalternes sans perspectives. Un plafond de verre existe dans tous les partis. Ça ne pousse personne à l'enthousiasme pour la vie politique, l'activité citoyenne. 

Dans l'ensemble de la population française "de souche", la méfiance à l'égard des étrangers a toujours existé. Toutes les premières générations d'immigrants économiques ou de réfugiés chassés de leurs pays d'origine ont subi la mauvaise humeur des français. Mais leur intégration a été facilitée par la communauté de religion. Le catholicisme, ou une autre confession chrétienne. 

L'appartenance à l'islam est toujours un handicap dans la vie politique. Il commence à être moins visible dans la vie professionnelle, surtout à ses niveaux moyen et supérieur.

Ce n'est pas l'indifférence qui crée ce clivage, bien au contraire. La conscience de la différence subsiste, sans paroles, dans la majorité de la population française. Les anglais ont cet avantage pour les immigants, "ils" ne les regardent pas, ne les voient pas. Question d'histoire, certainement.

Il est évident que cette situation ne pourra pas s'éterniser, mais les solutions manquent. On ne fait pas ce qu'on veut avec un sujet humain. Il faut que de son côté, il exprime une demande. Oui, mais laquelle? Elle n'est pas toujours toute prête

Ni la discrimination positive, ni la tolérance d'un niveau insuffisant, ne peuvent convenir. L'État et l'Éducation Nationale ont fait de réels efforts quantitatifs, mais inadaptés à ces cibles particulières. C'est sûrement dans ce secteur essentiel que devrait être généralisée l'autonomie des équipes pédagogiques. Qu'elles puissent analyser leurs échecs et adapter leurs méthodes.

Il faudra aux français un effort de tolérance, de confiance, de pacifisme. Tout sentiment étant réciproque, l'amélioration consciente du sentiment français moyen aura des effets. 

Bien entendu, le désespoir et la rancune exprimés par le moyen d'une expression religieuse fanatique ne peuvent être admis, dans leur intérêt même. L'action psychologique de déradicalisation est essentielle, accompagnant la mise à l'écart temporaire.

Pour ce qui est des postes de responsabilité politique de haut niveau, ça parait encore loin.

Sceptique

* Je ne comprends toujours pas le changement de nom de ce service public, affublé maintenant du nom pompeux d'Éducation Nationale. L'éducation est de la responsabilité des parents. 

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