LA FRANCE PEUT-ELLE SUPPORTER UNE NOUVELLE RÉVOLUTION?
La question est re-posée régulièrement. Pour certains politiques, il n'y a pas photo, il faut refaire la révolution. La première a raté. Son "erzatz" de 1872 n'a rien eu à voir avec le rêve de Robespierre. La résistance des forces bourgeoises a empêché la nouvelle version, plus "moderne" concoctée en 1945 par les vrais vainqueurs du nazisme. Les années bénites Mitterrand l'ont enfarinée un peu plus encore.
L'espoir est revenu dans les fourgons du hollandisme. François Hollande avait une dette envers l'extrême-gauche, qui s'était rhabillée en rouge tendre. Rhabillée seulement.
Mais elle a vite déchanté. Leur poulain, qui avait fait espérer la mise au pas de "La Finance" et de ses supporters, s'était retourné avec obséquiosité vers les capitalistes pour diminuer le chômage. Ils avaient posé leurs conditions, et les technocrates avaient calculé le temps de réaction au traitement. Plusieurs années. Ce n'était pas une grippette.
Deux ans ont passé. Quelques signes de vie, du côté des investissements et du chômage, ont rendu de l'espoir. La bête n'est pas morte!
Mais il fallait forcer sur la réanimation, donner de l'oxygène, ouvrir les vannes, la plupart en position "closed" ou "out".
Autrement dit, donner à l'économie capitaliste, de l'air, lui permettre de respirer, réduire sa charge. Toucher au code du travail, propre à rendre méfiant comme un Sioux n'importe quel entrepreneur.
Bien conseillé cette fois-ci, le Président légitime posa sur la table un projet de réforme du code du travail allégé d'un maximum de contraintes et d'obstacles dissuasifs à l'intention des employeurs. "Ils" demandaient à voir avant de promettre la Lune, et bien leur en prit. Cette idée d'assouplir les rapports entre les entreprises et leurs salariés déclencha une révolte, qui continue, et qui a fini par faire reculer jusqu'à pas loin de la ligne de départ, le contenu du projet.
On peut dire que dans son état prévu, ce code légèrement émoussé ne contribuera pas à la réduction du chômage. Un rebond "naturel" de l'économie mondiale, son effet sur l'européenne, auront un effet d'entrainement sur l'activité française. La gadoue sera moins épaisse. François Hollande en fera l'indice de sa bonne gouvernance. Comment prouver le contraire?
Ceux qui comptaient sur l'échec du Président pépère pour déclencher une révolution, se sont mis en ordre de marche, et n'entendent pas lâcher prise. Tous les jours, il y a des grèves, de services publics à statut, non concernés par les réformes que ne visent que le secteur marchand, le financier de tout le reste. IL y a les adeptes de la démocratie directe, dont les deux armes sont la parlote et la castagne sur les cerveaux lents, ou un peu bêtes. Et il y a les casseurs, les troupes de choc, qui s'acharnent sur les forces de l'ordre, premier obstacle sur leur marche, et sur les banques et les commerces, symboles des sociétés à la fois prospères et pacifiques. Les plus coriaces obstacles aux révolutions. À éliminer en première intention.
Peuvent-ils parvenir à leur but, renverser le pouvoir républicain, le remplacer par un pouvoir auto-désigné?
Il est permis d'en douter. Nos forces de l'ordre, nos armées qui sont en réserve, ne sont pas des gardes suisses. Les institutions de la cinquième République sont solides, et actuellement renforcées par l'état d'urgence. "Ils" ne comptent donc que sur un moment de faiblesse du Président de la République. Qui laisse toujours planer un doute, en alternant coups de menton, et coups de mou. L'esprit est prompt, mais la chair est faible!
Sceptique
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