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Sceptique
21 novembre 2016

L'IRRÉSISTIBLE ASCENSION DE FRANÇOIS FILLON.

"IL"faisait "tout pour" depuis le début, l'échec de Nicolas Sarkozy en 2012, et son retrait de la vie politique. Son discours avait deux piliers: les causes de l'échec, les conditions à réunir pour être assuré d'un succès en 2017....et suivantes. 

Le "coup fourré" d'Octobre 2012, qui l'a privé de la conduite, ,et donc de la disposition, de l'UMP, fut sa première épreuve. Il y résista, garda un pied à la direction politique de l'UMP, mais créa son propre mouvement, Force Républicaine, creuset de son programme pour 2017.

Ce n'était pas si simple. Un programme présidentiel, politique, économique, social, ne peut être "folichon". Il doit être complet et sérieux, ne permettant pas de grandes envolées oratoires. Un handicap, face aux "yakas" simplistes des concurrents.

Les journalistes l'invitaient souvent, pour essayer de le troubler, de le déstabiliser, de "lui casser le moral", ou de le faire "sortir de ses gonds". En vain, mais le petit jeu est resté longtemps confidentiel.

Mais ceux qui l'appréciaient, jaugeaient sa capacité à être le Président qui réparerait une France que le vainqueur de 2012 continuait de conduire vers l'abyme....quand "IL" la conduisait. Ils consolidaient leur confiance, d'année en année..

Cependant, c'était loin, très loin, du rassemblement d'une majorité. 

La programmation d'une primaire, exigée par lui pour éviter toute confiscation de l'appareil de l'UMP par un "simple plus malin", constitua une forte précaution. Elle n'était pas dans l'esprit du mouvement héritier du gaullisme, et bien lui en prit de l'exiger, de lui donner une forme immédiatement utilisable. Car le retour en fanfare de Nicolas Sarkozy, réveillant d'un coup les militants au deuil impossible, resta "borné" par ce dispositif égalitaire.

Notons en passant que l'ensemble de l'appareil du parti se mobilisa exclusivement pour Nicolas Sarkozy, dès qu'il exprima sa volonté d'affronter son rival heureux de 2012, au réglement de comptes de 2017. La revanche semblait facile, tant l"impopularité du président de gauche, progressait de mois en mois.

À la tête de l'escouade de candidats à la primaire, Nicolas Sarkozy avait l'onction des membres du parti, jeunes et vieux, compagnons fidèles du premier quinquennat, désavoué par les français. L'élection de François Hollande tenait beaucoup au retournement de l'opinion, beaucoup plus, sûrement, qu'à une dévotion pour le programme et les "têtes" de l'escorte de François Hollande. 

La France ne voulait plus de Nicolas Sarkozy, mais accueillait Hollande et les siens sans grand enthousiasme, vite transformé en "eau de boudin". Mais sa légitimité disposait de cinq ans.

Beaucoup d'hommes politiques dessinèrent, sur le papier, des formules constitutionnelles supposées être un progrès sur le modèle laissé par le Général De Gaulle. Aucun n'était convaincant, ne rassemblait une majorité.

François Fillon ne mit jamais en cause la Constitution de la Vème République. Elle n'est pas responsable des échecs des Présidents et des majorités qui se succèdent. C'est ce qu'ils en font qui détermine leur succès ou leur échec, facilité par la dose de mensonge utilisée au cours de leur campagne. Le passage est  court, mais étroit, entre l'emphase des premiers jours, et le retournement qui lui succède quelques mois plus tard. Mais la majorité parlementaire, consolidée par le suffrage uninominal à deux tours, aide le Président à faire face à la colère, "orchestrée", du peuple. On le voit encore ces jours-ci, dont le Président et son gouvernement profitent pour semer quelques bombes à retardement: dépenses supplémentaires, mesures fiscales "dans le bon sens", selon la cible. Aimables pour l'électeur, accablantes pour les entreprises. Le "boulot" légué au futur président et à sa majorité ne pourra être annulé sans un minimum de débats. Suffisant pour irriter les victimes des dites bombes.

Pourquoi cette ferveur subite en faveur de François Fillon, injustement méconnu? Son refus de tomber dans le panneau lors des grands "shows"organisés par les chaines d'informations. Le contraste avec ses concurrents "crevait les écrans". Sa sobriété tranchait avec l'histrionnisme de circonstance de ses rivaux. En quelques semaines, les sondages se retournèrent, l'ambiance des "meetings" fit un bond, perceptible par François Fillon, et le rendit plus mordant. Il annonça ce qu'il ressentait comme un retournement réel et durable, et le tsunami fut au rendez-vous.

Il est maintenant en route vers la Présidence de la République en 2017. Je ne peux croire que le "baroud d'honneur" engagé par un Alain Juppé très méritant, avec le ralliement de NKM, "changera la donne.

Notre pays ne manque pas de présidentiables (il est si facile de concrétiser l'exposition publique de son ambition!), mais il n'y a qu'un président à la fois. Aucun, depuis longtemps, n'a réussi à couronner sa présidence par une réélection. 

À quoi devons-nous cette versatilité de l'opinion? Plus aux clivages profonds et coriaces de notre peuple qu'à la mauvaise volonté des Présidents. François Fillon aura la vie dure. Il le sait, il l'abordera en sportif , trait parmi les plus discrets d'une personnalité globalement énigmatique.

Sceptique

 

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