28 octobre 2008
Crise: avant le beau temps, la pluie!
Pour le moment, toute l'humanité est à sa fenêtre à regarder tomber la pluie. De mauvaises nouvelles, d'actions dévalorisées. Elle tremble d'effroi face à un spectacle apocalyptique.
Les vendeurs de miracles, les joueurs de flûte, les prophètes de malheur, ouvrent leur boutique, y compris le Dimanche, et s'ils ne font pas encore fortune, ils font leur pub gratuite dans les pages des meilleurs titres.
Alors les hommes consultent leur météo, avides de savoir quel temps il fera demain. Il n'est pas désespérant: la semaine prochaine, Barack Obama sera probablement le nouveau Président des États-Unis. Il aura été encore mieux élu par le monde que par les américains eux-mêmes.
Il ne pourra accomplir des prodiges, mais il représente la prise en mains par une nouvelle génération d'une Amérique gagnée par le vieillissement mental de ses dirigeants. Son intelligence, son caractère, sont prometteurs.
La BCE annonce un geste sur ses taux d'intérêt, au secours de la compétitivité de l'économie européenne. L'euro baissera encore un peu, par rapport au dollar, il sera moins une valeur refuge, ce qui ne présentait aucun avantage autre que moral, à l'Eurogroupe*.
Les fonds de placement se débarrassent à vil prix de leurs titres, dit-on. Ils finiront bien par être à sec, laissant la place à une reprise prudente des achats des actions les moins touchées par la récession. Les petits investisseurs ne seront pas les premiers à se précipiter sur les bonnes affaires. Ils commenceront par attendre que ce qu'ils possèdent déjà ait rejoint la valeur d'acquisition.
Les États continuent à donner leur garantie aux pièces maîtresses de leur économie, ou à les aider concrètement, les maintenant en état de fonctionnement**. Le choeur des lyncheurs le leur reproche, réclame le châtiment des fauteurs.
D'aucuns m'objecteront que le monde abandonnera complètement et à jamais le couple capitalisme-libéralisme. Que le bonheur ne sera pas dans le prêt, mais dans le Chavez. L'histoire a démontré qu'une telle évolution était contre-nature (celle de l'homme), et que sa perversion était encore plus inéluctable que celle du libéralisme. L'Amérique en est phobique, et toute l'Europe de l'Est est vaccinée. Il n'y a qu'en France que quelques penseurs veulent qu'on mise sur le rouge.
Sceptique
* Eurogroupe: états ayant adopté l'Euro
**Pierre-Antoine Delhommais, chroniqueur économiste du Monde (26/27 Octobre 2008) démontre que si une des règles du monde d'hier doit être mise sous le coude, c'est le principe de la rigueur des comptes publics. Tous les états s'endettent lourdement pour soutenir leur économie, et ils sont les seuls à être considérés comme solvables par les épargnants. De premiers clients des banques, les états deviennent la banque des banques, leur ré-assureur. Leur solvabilité est gagée sur le patrimoine total, public et privé, de leur nation.
Ce qui me rassure dans cette affaire, c'est le retour de l'homme.
Publicité
Publicité
Commentaires
Y
D