4 janvier 2009
"Gott mit uns" à Gaza
À Gaza, c'est au nom de l'humanité, dans le sens de sa valeur, que le Hamas réclamait la levée du blocus, de la nourriture, de l'eau, de tout ce qui est essentiel à la vie des civils de tous âges. Pour les armes, les munitions, les explosifs, il se débrouillait, apparemment pas mal.
Mais c'est au nom d'Allah qu'il lançait tous les jours des fusées Kassam vers les villes israéliennes proches de sa frontière.
C'est au nom des droits de son peuple et de sa responsabilité politique, que le gouvernement israélien a décidé de se fâcher et d'entrer en guerre contre le territoire de Gaza, en dissidence de l'autorité palestinienne par décision du Hamas.
Il était malheureusement évident que les terribles coups infligés au Hamas, à travers ses objectifs militarisés et ses chefs soigneusement repérés, ne suffiraient pas à réduire sa combativité. Non seulement les lancers de fusées ont continué, mais les artilleurs du Hamas ont sorti leurs plus gros modèles, fournis avec leur mode d'emploi par leurs bons amis, et capables de toucher des villes ennemies plus lointaines.
Il ne restait plus donc à l'armée israélienne qu'à envahir le territoire de Gaza, non seulement pour occuper la zone non construite qui borde au nord et à l'est l'agglomération très vaste qu'est devenue Gaza, mais aussi la ville elle-même, au sein de laquelle les lanceurs de fusées trouvent des plates-formes "convenables". Comme les départs de ces fusées sont détectés par les instruments israéliens, les répliques immédiates sont autant de "bavures" qui font des victimes civiles.
Si cette occupation constitue pour l'armée une nécessité militaire, tactique, elle n'en est pas moins une impasse pour le gouvernement israélien, un échec de l'idée d'Ariel Sharon: rendre aux palestiniens un territoire vierge de toute occupation, sur lequel ils pourraient créer l'embryon de leur état, se former "in live" à ce niveau de responsabilité. Mais l'autorité palestinienne se fit virer de Gaza par le Hamas, qui en fit "la tête de pont" de sa conviction(?) qu'Allah l'utiliserait pour reconquérir le territoire d'Israël. D'autre part, le Gouvernement israélien est toujours incapable de contrôler ses propres extrémistes, qui sapent tous ses efforts pour faire une place normale à l'entité palestinienne, appelée à créer son État en Cisjordanie, et à Gaza, en principe.
Il est évidemment difficile de croire que les dirigeants du Hamas ont vraiment dans la tête l'imminence du miracle, l'intervention de l'armée céleste, que la tradition donna comme décisive à Badr*, mais ils le disent, et les petites gens le croient et fondent tous leurs espoirs dans une intervention divine, qui ne pourrait manquer en cas de situation désespérée. Ce qui peut expliquer l'adhésion au jusqu'au-boutisme, quel que soit le niveau de souffrance atteint.
Il n'existe plus aucun pays dans le monde, sauf la Chine, qui fonde sa politique sur un rationalisme sans aucune trace de référence aux droits du surnaturel. Tous les gouvernements sont dirigés par des hommes qui n'oseraient pas dire à leurs interlocuteurs qu'il faut laisser Dieu à la porte de la salle où se tient l'entretien secret. Même ceux qui se réfèrent au christianisme semblent avoir oublié que le Christ a maintes fois rappelé que "son royaume n'était pas de ce monde". Autrement dit qu'il ne fallait pas compter qu'il revienne pour nous sortir d'un merdier.
Il n'est pas de moment de l'histoire de notre monde où cet avertissement n'a pas semblé oublié.
"Notre Père qui êtes aux cieux, restez-y" avait écrit Jacques Prévert. Il n'y avait pourtant aucun risque, vraiment aucun. S'il est un deuil qui ne s'est pas fait, comme on dit, c'est bien celui-là!
Sceptique
**Victoire décisive, appuyée par une série de miracles, des musulmans de Muhammad sur les infidèles de La Mecque
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