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Sceptique
2 avril 2009

Obama n'est pas le "cousin d'Amérique"

Un très intéressant article de Laure Mandeville, diffusé par Le Figaro.fr, a attiré mon attention sur une donnée particulière, la relation du nouveau président des États-Unis avec l'Europe. On sait avec quel intérêt, avec quelle charge d'espoir, les européens ont suivi l'irrésistible ascension du candidat Barack Obama vers la Présidence des États-Unis. L'élection du Président américain intéresse toujours les européens. Ils y placent, pour certains leurs espoirs, pour d'autres leurs craintes, ou leurs préjugés. Très peu y sont indifférents. Cela tient à la dépendance de notre petit continent, divisé en une trentaine de nations, vieilles, petites, et aux faibles moyens. Même si, pour la plupart, elles ont eu l'intelligence de mettre en commun ces moyens dans un ensemble qui compte dans le monde. Mais il ne compte qu'économiquement. Il serait incapable de se défendre contre son voisin russe, pourtant affaibli par l'effondrement du système soviétique. L'Europe ne reçoit sa garantie globale que des États-Unis, qui ont jeté tout leur poids, successivement, dans les deux guerres parties de l'Europe au siècle dernier, et qui ont contenu pendant quarante ans l'impérialisme soviétique. Pour les nations de l'Est de l'Europe, qui n'ont recouvré leur liberté qu'à la suite de la dislocation de l'URSS, le protectorat des États-Unis est bien plus sûr que celui de l'Union Européenne, dont ils font maintenant partie presque tous. Après huit ans de la désastreuse double présidence de G.W.Bush, réactionnaire, belliciste, égoïste, nous léguant pour finir une faillite à l'échelle mondiale, le Monde, dont l'Europe, a mis tous ses espoirs dans l'homme "providentiel", émergeant du magma politique américain, que personne ne pouvait imaginer faire une place aussi éminente à un métis. Nos préjugés de racisme indécrottable de la société américaine faisaient d'un Barack Obama, l'impensable. La campagne a montré son intelligence, sa culture politique, la somme d'espoirs posée sur lui par des américains de toutes origines, exaspérés par les néo-conservateurs. Ce qui fait l'intérêt de l'article, c'est l'insistance avec laquelle son auteure rappelle à quel point Barack Obama est un pur produit de la culture américaine, et son absence "d'atomes crochus" avec celle de l'Europe et des européens. Il n'aurait de l'Europe qu'une connaissance intellectuelle, dépourvue de toute trace d'identification, d'idée de racine. Ce qui n'était pas le cas des présidents qui ont marqué par leur personnalité la mémoire des européens. Rien ne donne cependant à penser que ce président exceptionnel des États-Unis s'apprête à nous traiter avec indifférence ou condescendance. Il ne semble pas prêt, tout au plus, à accorder à l'Europe en général, à la France en particulier, une préférence fondée sur une solidarité "familiale". Non, ce n'est pas le "cousin d'Amérique". Il est le Président des États-Unis d'Amérique, chargé de remettre son pays à la tête d'une majorité d'États du Monde. Il lui parait naturel que son pays exerce le "leadership" de cet ensemble formé par les nations démocratiques des divers continents. C'est une position qui pourrait évidemment froisser, pour ne pas dire plus, notre très "gaullienne" classe politique, qui, malgré ses divisions, partage intimement cet orgueil symbolisé par notre animal fétiche. Comme notre classe politique est l'émanation de ce que NOUS sommes, il faut s'attendre à beaucoup de grincements de dents! Les frétillements d'un Dominique de Villepin* en sont un prélude. Sceptique *"plus gaullien que moi je meurs" (devise sans licence d'utilisation)
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